La récente visite à Témouchent du président du FNA a révélé la déconfiture de ce parti tant au plan local que national. C'est en tout cas ce qui transparaît à travers les propos incisifs de Moussa Touati qui n'a pas pu cacher sa déception à travers le ton pathétique de son allocution. L'orateur avait convoqué à une conférence régionale les élus et les militants de la région Ouest, mais à peine 200 personnes étaient présentes dans la salle. Touati n'a pas manqué, au regard de cette criante défaillance, d'établir rien moins qu'un constat d'échec, lui qui avait provoqué la réunion en prévision des sénatoriales et qui voulait faire de cette échéance une occasion de ressouder le FNA autour de sa personne. Dépité, il s'en est alors pris aux secrétaires généraux des bureaux de wilaya de son parti, les accusant d'être la source des problèmes du FNA. Se sentant visé par cette critique, le SG du bureau de Témouchent a pris la parole pour contester sa responsabilité dans la léthargie locale du parti, en défiant quiconque parmi l'assistance de le contredire. Il dénoncera tout à la fois la démission des cadres et des militants du parti malgré ses efforts en vue d'inciter et d'encourager l'activité militante. Le SG a ainsi confirmé ce que d'aucuns savent, c'est-à-dire que le FNA est un conglomérat de candidats libres ayant été parrainés par ce parti plutôt qu'une association de militants autour d'un programme politique. Pour sa part, Touati a dénoncé ouvertement l'absence manifeste de cohésion entre les militants et particulièrement entre les élus. Il a appelé son auditoire à redresser la barre, surtout à l'approche des sénatoriales qui, a-t-il souligné, seront marquées par l'achat des voix des élus. A ce propos, il dira : « En 2002, nous avions 553 élus et 8 députés et nous étions en 6ème position. Nous avions créé la surprise en décrochant 3 sièges au Sénat. Depuis 2007, nous avons 2000 élus et nous sommes la 3ème formation politique du pays. Il faut plutôt réfléchir à capitaliser les gains accumulés au lieu de demeurer dans la mentalité du saisonnier en politique. Ne faisons pas comme ceux qui vendent le pays et hypothèquent l'avenir. Refusez de vendre vos voix aux puissances de l'argent, refusez de vendre votre honneur. Le nanti qui verse 2 milliards de centimes pour acheter vos voix afin de siéger au Sénat, c'est pour en gagner, ou plutôt voler 50 à 100 milliards ».