L'état de nos cimetières laisse vraiment à désirer. Un spectacle des plus affligeants s'offre quotidiennement aux visiteurs et autres parents de morts au cimetière de Sidi Yahia (Bir Mourad Raïs). L'absence de l'entreprise des pompes funèbres d'Alger et de l'Apc est criante. « C'est une honte que nos morts ne puissent pas reposer en paix. Voyez dans quel état se trouvent ces tombes et regardez les déchets. Mais que fait l'APC ? ». Telle est l'indignation d'un citoyen rencontré le jour de l'Aïd El Fitr au cimetière de Sidi Yahia, où le respect dû aux morts ne semble pas être le souci de ceux qui ont à charge la gestion de ces lieux sacrés. En raison d'un laisser-aller manifeste, des bouteilles en plastique et autres détritus longent les allées de ce lieu censé être celui du repos éternel. Et comment peut-on parler de repos quand on sait que des familles y sont venues élire domicile depuis plusieurs années sans être relogées, disputant aux morts leur espace. Leur présence n'est pas étrangère à la dégradation accentuée de ce cimetière devenu, au fil du temps, une véritable décharge publique. En l'absence de bacs à ordures, les sachets gonflés de détritus parsèment les sentiers séparant les tombes. Les coins isolés servent de dépotoir alors que de vieilles gazinières sont même abandonnées sur le lieu. C'est à se demander pour quelles raisons les habitants des lieux ne déposent pas leurs sacs poubelles et leurs « machines » à l'entrée du cimetière et à la portée des services de Netcom. A défaut de réseau d'assainissement, les familles ont recours aux fosses septiques ce qui noie certaines tombes dans des eaux stagnantes, surtout celles situées sur le versant nord du cimetière. D'autres sont ensevelies sous des amas de gravats. Quant à l'entretien des allées et au désherbage, la situation n'est guère reluisante sauf dans certains endroits. Les herbes folles ont fini par envahir les tombes. Et dire que ces autorités locales se sont démenées pour l'entretien de ce lieu de culte la veille de l'enterrement d'un ancien du régime. L'ensemble des services de wilaya, selon des témoignages, a travaillé toute la nuit afin de nettoyer ce cimetière et de mettre une couche de peinture sur les murs et les trottoirs. Dans ce lieu de repos éternel, les jeunes « parkingueurs » font « la pluie et le beau temps » et exigent 50 da pour le stationnement, alors que les mendiantes foisonnent à l'affût de la moindre aumône.