L'Association pour la préservation des cimetières de la wilaya d'Alger (APCA) a présenté ses bilans moral et financier des trois dernières années, hier, lors de l'assemblée générale tenue à la salle des fêtes El-Houria (ex-La Perle) à Bab El-Oued. Si les bilans sont passés comme une lettre à la poste pour la simple raison que l'association s'est loyalement acquittée de ses devoirs et engagements malgré le très peu de moyens dont elle disposait, le débat qui s'ensuivit était plutôt marqué par une triste réalité de l'état des lieux. En dépit de toutes les actions entreprises essentiellement par l'Etablissement de gestion des pompes funèbres et cimetières (EGPFC), il faut reconnaître que nos lieux de sépulture souffrent d'un manque cruel d'entretien. Selon l'APCA, les causes de cette déplorable situation sont multiples. Abandon par les propriétaires de leurs tombes, la décennie noire, le manque de civisme et le squat des lieux par les délinquants de tout acabit. Pour sa part, M. Ahmed Djakhnoune, DG de l'EGPFC, affirme que malgré ce constat, la prise en charge des cimetières, notamment en matière de maintenance, se fait à coups de gros efforts. Il est vrai que sur 141 cimetières que compte la wilaya d'Alger, l'EGPFC essaie de maintenir tant bien que mal en état 34 cimetières dont il a la charge. Pourtant, les cas d'El-Kettar et d'El-Alia continuent à susciter des interrogations quant à leur situation. À El-Alia, il a fallu une guerre sans merci pour convaincre un éleveur d'empêcher ses vaches de circuler et paître librement au milieu des morts. D'autres cimetières, d'autre cas de non-respect des lieux figurent sur une longue liste. Des indus occupants comme à Sidi-Yahia continuent de disputer la place aux morts. On a même vu des égouts se déverser carrément sur les tombes. Inadmissible ! Que préconise l'APCA dans ce sens ? “Prévoir en coordination avec l'EGPFC la possibilité d'instituer des mesures fermes tendant à une meilleure gestion des cimetières, notamment en responsabilisant les conservateurs des cimetières, en fixant des heures d'ouverture et de fermeture, mettre les gardiens ou les agents de sécurité dans la responsabilité directe des conservateurs qui doivent appliquer une stricte discipline, envisager la possibilité de recruter, pour certains cimetières, des agents “maîtres-chiens” afin de dissuader les éventuels délinquants, lesquels affichent nettement des attitudes agressives avec armes blanches envers aussi bien les gardiens que les visiteurs. ALI FARES