Neil MacMastr est historien et docteur de l'Université de Cambridge (thèse de doctorat soutenue en 1972 sur le Jansénisme français), il a enseigné, au début de sa carrière, l'histoire européenne. Dès les années 80, il s'intéresse à l'Algérie contemporaine dont il devient un spécialiste reconnu. Ses recherches ont porté en particulier sur la période coloniale et la guerre de libération et ont abordé les thèmes de l'émigration algérienne, du racisme et de l'antiracisme en France, du statut et du rôle des femmes dans la guerre de libération, de la pratique par l'Etat français de la «terreur d'Etat». Auteur de nombreux articles et ouvrages, il a publié avec le professeur Jim House Paris 1961 Les Algériens, la terreur d'Etat et la mémoire (Paris : Tallandier, 2008), et plus récemment Burning the Veil. The Algerian War and the “emancipation” of Muslim women, 1954-62 (Manchester : Manchester University Press 2009). Neil MacMaster est aussi maître de conférences honoraire à l'Ecole d'études politiques, sociales et internationales de l'Université d'East Anglia (Norwich). La conférence proprement dite a porté sur sa nouvelle parution Burning the Veil. The Algerian War and the “emancipation” of Muslim women, 1954-62 (Manchester : Manchester University Press 2009) et par voie de conséquence, la pénétration du nationalisme et l'action unitaire et organisée de l'ALN (Armée de libération nationale) dans la vallée du Cheliff et plus précisément dans les régions des monts de la Dahra, Ténès, Cherchell, Miliana, Oued Fodda, Aïn Defla, Rouina et les monts de l'Ouarsenis… L'idée de départ de l'étude du Dr Neil MacMaster, ce sont les opérations de l'armée française, «L'oiseau bleu» et «Pilote» et le choix de la régions du Cheliff et de la Dahra pour ces opérations. «L'armée française voulait une guerre anti- guérilla et le contrôle de la population. Mais le FLN (Front de libération nationale) a eu la même idée. Dans ma thèse centrale, j'ai essayé de comprendre la population dans les montagnes. Et j'ai découvert qu'elle pouvait s'organiser bien qu'on disait qu'elle était illettrée. Elle s'est organisée d'une manière unitaire. J'ai essayé aussi de focaliser sur le mouvement nationaliste et militant ayant pénétré dans la société paysanne. Et ce, à travers les vendanges, les rencontres avec les syndicats, notamment ceux des chemins de fer et des mines, le parti communiste, le PPA (Parti du peuple algérien), le marché hebdomadaire, les écoles des oulémas, les journaliers… Il y avait beaucoup d'informations…», expliquera Neil MacMaster. Il arrivera cette conclusion : les djemaâ (comité des anciens) et les tribus ce sont de petites sociétés ayant bien organisé le mouvement nationaliste. Et les paysans ont bien préparé la révolution. La preuve, ils se sont soulevés massivement et à travers une action organisée dans la vallée du Cheliff. Ils n'ont pas laissé l'armée française diviser et isoler les fronts de l'Est et l'Ouest de l'ALN ayant occupé le terrain. «Pierre Bourdieu (sociologue) n'a pas reconnu l'autonomie des populations paysannes», fera-t-il remarquer. Centre d'études diocésain Les Glycines 5, chemin Slimane Hocine-Alger / Tél : 021 23 94 85