Les retours à la compétition dans le tennis de haut niveau sont décidément une tendance à la mode. Deux anciennes numéros 1 mondiales, toutes deux de nationalité belge, ont décidé de reprendre leur place sur le court. Après Kim Clijsters, c'est Justine Henin qui a annoncé mercredi son désir de revenir sur les tournois de la WTA (Womens Tennis Association). La nouvelle faisait déjà l'objet de rumeurs depuis plusieurs semaines. Pour de très nombreux observateurs, Henin ne pouvait pas faire autrement que de suivre l'exemple de sa compatriote. Surtout depuis que celle-ci, en remportant de brillante manière l'US Open le 13 septembre dernier, a tiré vers elle toute la couverture médiatique. Il est vrai que pour sa reprise à l'échelon le plus élevé, Clijsters a frappé très fort en gagnant la dernière levée du Grand Chelem 2009, secouant ainsi tout le Plat pays en provoquant une hystérie collective. Mais pas si collective qu'on pourrait, naïvement, le penser. En effet, si Henin avance des arguments sportifs pour justifier sa décision, entre autres le fait qu'elle aimerait bien s'imposer à Wimbledon, le seul tournoi majeur qui manque à sa collection de titres du Grand Chelem, 7 à ce jour, il n'en demeure pas moins que c'est surtout la rivalité qui a opposé les deux joueuses avant leur retraite, qui est, probablement, le moteur essentiel de cette chronique d'un retour annoncé. Mais il y a d'autres raisons, dont une qui déborde largement le cadre purement sportif : le conflit latent et récurrent qui oppose les Flamands et les Wallons. Quand on vous aura dit que Clijsters fait partie de la première communauté citée, et Henin de la seconde, vous aurez certainement tout compris. A leur corps défendant, Kim et Justine sont devenues, qu'elles le veuillent ou pas, une sorte de porte- drapeau des uns et des autres. L'accueil réservé à l'aéroport, à son retour au pays, à la gagnante de New York, est plus édifiant qu'un long discours. On peut donc penser, peut-être à tort, sait-on jamais, que c'est moralement contrainte et forcée que Henin a repris la raquette. Toutefois, au plan strictement sportif, on ne peut que se réjouir de revoir en action deux des meilleures joueuses de ces dernières années. La concurrence s'annonçant encore plus féroce, la prochaine saison sera des plus intéressantes à suivre. Les sœurs Williams, Venus et Serena, Dinara Safina, la number one actuelle, qui n'a pas encore gagné de titre majeur, devront faire de la place à deux rivales qui ne sont pas revenues pour faire seulement de la figuration. Vivement 2010 !