La couverture sanitaire dans la commune de Timizart (Ouaguenoun) accuse de nombreuses lacunes. La polyclinique Ousmail Kaci de Souk El Had, au chef-lieu de la commune, est prise d'assaut quotidiennement. Cette structure sanitaire assure des consultations médicales, des soins infirmiers, des activités d'aide au diagnostic, de maternité et des urgences médicochirurgicales. Pour faire face à l'afflux des malades, des chambres des infirmiers ont été aménagées en laboratoire. La salle d'attente du service de vaccination, de protection maternelle et infantile a été transformée en salle de radiologie. Celle devant accueillir les femmes a été aménagée en espace pour les urgences médicales. Mais l'établissement n'arrive toujours pas à répondre aux attentes de la population locale. L'entrée et les couloirs ainsi que la cour de l'unité sont souvent débordés de monde. «Lorsque quelqu'un tombe malade à Timizart, c'est le calvaire qui s'ensuit», s'indigne un patient. «Nous accueillons, au quotidien, une moyenne de cent malades. Des fois, les week-ends surtout, nous sommes à la merci des agressions verbales. Et il n'existe pas d'agents de sécurité pour maintenir l'ordre au sein de l'unité», nous a indiqué un médecin qui travaille au centre de santé, qui ajoute : «Il nous faut des agents de sécurité ! L'activité médicale doit s'effectuer dans de bonnes conditions.» L'on apprend également de la même source que la polyclinique accuse un manque en matière de médicaments, dont l'hydrocortisone, usité essentiellement pour traiter des maladies liées aux glandes surrénales, le salbutamol, un autre palliatif utilisé dans le traitement de certaines maladies comme l'asthme, et même du voltarène prescrit pour des pathologies tel que le rhumatisme. Les patients se plaignent de cette pénurie de produits médicaux. Les médecins effectuent leur travail dans une atmosphère tendue. De plus, le scanner est indisponible au niveau de la structure de santé de Souk El Had. Ceux qui nécessitent ce genre d'examen médical sont souvent orientés à destination du CHU Nédir Mohamed de Tizi Ouzou, qui se situe à plus de 40 kilomètres des lieux. Il en est de même pour les patients qui ont besoin d'effectuer des séances de rééducation fonctionnelle. «Ce qui engendre des pertes de temps et des déplacements coûteux», s'indigne-t-on. A souligner d'autre part qu'il n'existe aucun médecin spécialiste qui exerce dans la municipalité de Timizart, dont le nombre d'habitants dépasse les 35 000. Ainsi, sur les six salles de soins périphériques dont dispose la commune, quatre n'ont pas de médecins permanents et de quantités suffisantes de médicaments. Ces unités n'assurent de ce fait que des soins légers. Contacté, M. Mansour, directeur de l'Etablissement de proximité de santé publique (EPSP) de Ouguenoun, dont dépend le centre de santé de Souk El Had, nous informe que celui-ci vient de bénéficier d'un projet d'extension. L'étude de réalisation d'un bloc où sont prévues, entres autres, deux salles pour les urgences médicales, une salle de radiologie et deux salles d'attentes, a été achevée. «Les travaux de construction du projet vont démarrer dans quelques mois», a dit le directeur de l'EPSP qui ne manque pas de rappeler que «la pénurie de produits médicaux de base touche l'ensemble du territoire national». «Le scanner ainsi que la rééducation fonctionnelle ne relèvent pas des prérogatives d'une polyclinique», a précisé par ailleurs notre interlocuteur, ajoutant que même les salles de soins périphériques de la commune de Timizart seront ainsi dotées de moyens humains et matériels.