Le sujet a dominé les travaux de la session ordinaire ayant regroupé, jeudi à l'hôtel Le Madala à Béjaïa, les représentants des conseils syndicaux, de la dizaine de ports que compte le pays, qui ont reconduit à l'occasion Adjabi Lezhari à la tête de la Coordination nationale des syndicats des ports (CNSP/UGTA). Les travaux qui ont eu lieu à huis clos ont été sanctionnés par une somme de résolutions qui souligne la contradiction avec la position de la centrale syndicale, concernant notamment le dossier des privatisations. « Nous ne comprenons pas pourquoi on veut privatiser des entreprises aussi stratégiques et qui sont en bonne santé », s'est interrogé, lors d'un point de presse tenu à la fin de la réunion, M. Adjabi qui considère que toutes les entreprises portuaires du pays présentent une situation financière plus ou moins équilibrée. Les deux ports de Ténès et Djendjen y compris. Ce dernier, qui a connu un désinvestissement au profit de la zone franche de Bellara, a dû subir une situation d'endettement de laquelle, estiment les syndicalistes, « il s'en est sorti ». Le premier port, par contre, enregistre un manque de trafic après qu'une décision des pouvoirs publics, il y a un mois, est venue suspendre le trafic des déchets ferreux pour des considérations ayant trait à l'environnement et aux règles de sécurité. La direction interpellée Les travailleurs pensent, quant à eux, que leur port est laissé-pour-compte et souffre de manque de prise en charge. « Aucun dragage n'a eu lieu depuis 25 ans, et puis pourquoi n'a-t-on pas permis la réalisation d'un projet de Cevital ? », s'est interrogé le secrétaire général de la section syndicale du port de Ténès. La décision des pouvoirs publics assomme les dockers et porte un coup dur au port, dont l'exportation des déchets ferreux représenterait plus de 50% de ses activités. Parmi ses résolutions, la CNSP a programmé une visite de travail à Ténès pour tenter de trouver un terrain d'entente avec les autorités. La rencontre de Béjaïa a été l'occasion aussi pour signifier le refus de la coordination d'accepter l'entrée en Bourse et l'ouverture des capitaux du port de Skikda qui inaugurera l'opération avant que ne suivent les ports de Béjaïa et d'Arzew. « Nous n'avons pas été associés à cette décision. Nous désapprouvons donc cette démarche et nous demandons des éclaircissements », a déclaré M. Adjabi. Un appel en direction autant du ministère de tutelle et de Sogeports que de Sidi-Saïd. La CNSP se dit toutefois ouverte au dialogue de la même façon qu'elle affiche son intention de ne « pas se laisser faire ».