La STH veut accaparer toutes les prérogatives liées à la gestion des ports pétroliers », atteste Gomri Mohamed, coordinateur des syndicats des ports d'Algérie (CNSPA), rencontré hier à l'issue de la réunion tenue dimanche dernier à l'hôtel Adef, à Oran, et qui a permis aux syndicalistes de toutes les entreprises portuaires du pays d'exposer les problèmes spécifiques à chaque structure. Le dossier STH, une société filiale de Sonatrach créée en partenariat avec l'EP Arzew (20%), l'EP Skikda (15%) et l'EP Béjaïa (5%), figure en tête des préoccupations soulevées et sanctionnées dans un procès-verbal de réunion rendu public hier. « La coordination nationale des syndicats des ports affiche son mécontentement sur l'évolution de ce dossier et dénonce la démarche unilatérale des pouvoirs publics (ministère des Transports, Sogeports, ministère de l'Energie et président-directeur général des entreprises) et constate une nouvelle fois que le partenaire social n'a pas été associé aux différentes réunions qui se sont tenues en plusieurs séances, en l'absence des représentants syndicaux », est-il noté dans ce document qui comporte une quinzaine de points ayant fait l'objet de discussions préalables entamées dimanche en présence du secrétaire général du conseil syndical de l'EP Oran, du directeur général de la même entreprise, ainsi que du secrétaire général de l'union de wilaya UGTA d'Oran. Par la voix de son premier responsable, la CNSPA a également exprimé son inquiétude quant à la privatisation et aux projets de partenariat dans les ports. Selon M. Gomri, représentant également le port de Skikda, ce point concerne notamment le port d'Alger. « La CNSPA s'insurge contre l'évolution du dossier lié à la gestion par le groupe Dubaï émirati des terminaux à conteneurs d'Alger et Jijel », est-il en outre notifié dans le même document qui a également traité la question du personnel contractuel en revendiquant sa permanisation, mais aussi la prise en charge des travailleurs journaliers, un problème qui se pose dans l'ensemble des ports. Plus particulièrement, la coordination dénonce l'atteinte aux libertés syndicales enregistrée au port de Mostaganem et au port de Djendjen où on aurait refusé d'accorder des autorisations aux syndicalistes pour se rendre à cette réunion. Les syndicalistes revendiquent toujours l'acquisition de matériel de remorquage et de levage au port commercial d'Oran qui enregistre aussi un manque de pilotes maritimes, la création d'un 3e bassin au port de Skikda pour permettre une meilleure fluidité du trafic, ainsi que la construction, comme promis, d'un port de pêche à Ghazaouet où les travaux tardent à commencer, malgré des études achevées. Hormis la saturation des ports de Mostaganem et de Ghazaouet pour lesquels il faut trouver des solutions, la nécessité d'alléger les mesures préconisées dans le traitement des déchets ferreux, une situation mal vécue à Ténès, la coordination demande aux pouvoirs publics de prendre en charge le dossier du dragage de tous les ports. Elle réitère son souhait d'être reçue par le nouveau ministre des transports afin d'exposer la situation des infrastructures portuaires vue par les travailleurs. A noter, selon M. Gomri, que l'accord de principe pour la création d'une fédération des travailleurs des ports a été donné par la centrale syndicale UGTA, mais cela ne s'est pas encore concrétisé.