Six soldats de l'Otan, dont trois Français et deux Américains, sont morts au combat ou accidentellement en Afghanistan, tandis qu'un ministre afghan est sorti indemne d'un attentat qui a tué quatre civils », ont annoncé hier l'Alliance et les autorités afghanes. La mort des six soldats de la Force d'assistance internationale à la sécurité (Isaf) de l'Otan intervient après celle de quatre militaires américains, jeudi, dans le sud du pays, bastion des talibans. L'année 2009 est de loin la plus meurtrière pour les forces internationales depuis leur arrivée, fin 2001, en Afghanistan où plus d'un soldat de l'Otan meurt chaque jour. Le premier soldat, un Américain, est mort samedi de ses blessures après avoir été touché par une bombe artisanale, l'arme de prédilection des insurgés. Un second Américain a été tué au combat lors d'une attaque des insurgés, toujours, samedi, dans le sud, et un militaire, dont la nationalité n'a pas été précisée a péri, dimanche, dans l'explosion d'une bombe artisanale. Le sud est la zone la plus violente de l'Afghanistan, en particulier les provinces du Helmand et de Kandahar, bastions des étudiants en théologie où les forces étrangères ont connu dernièrement leurs plus lourdes pertes. Parallèlement, « trois soldats français sont morts accidentellement dans un violent orage, au cours d'une opération dans la nuit de samedi à dimanche dans la province de Kapisa (est) », ont annoncé les autorités françaises. « L'un d'eux a été foudroyé (...) et les deux autres se sont noyés dans une rivière en crue », a expliqué l'amiral Christophe Prazuck, de l'armée française. 34 militaires français ont perdu la vie en Afghanistan depuis décembre 2001. Après huit années de présence, les forces internationales peinent de plus en plus à endiguer l'insurrection des talibans, alors que le soutien à l'engagement militaire ne cesse de baisser dans les opinions publiques occidentales. Cette année, 376 militaires étrangers, dont 220 Américains, sont morts en Afghanistan, contre 294 en 2008. Les talibans, chassés du pouvoir fin 2001 par une coalition internationale menée par les Etats-Unis, ont considérablement intensifié et étendu géographiquement leur insurrection depuis deux ans, malgré la présence de plus de 100 000 soldats étrangers, aux deux-tiers américains. Un attentat à la voiture piégée a par ailleurs visé le convoi du ministre afghan de l'Energie, Mohammad Ismaïl Khan, longtemps homme fort de la région de Herat (ouest) et ancien compagnon d'armes du défunt leader de l'Alliance du Nord, Ahmad Shah Massoud. Originaire de Herat, Mohammad Ismaïl Khan était l'un des leaders de la résistance afghane lorsque les Soviétiques occupaient le pays (1979-1989). Gouverneur en 1992, il fut emprisonné sous le régime des talibans (1996-2001) mais s'était échappé de prison pour s'enfuir à l'étranger.