Les dernières mesures portant sur le crédit documentaire semblent affaiblir de plus en plus les entreprises de l'industrie pharmaceutique. Après que l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (UNOP) ait tiré la sonnette d'alarme en parlant d'une véritable « asphyxie », c'est au tour du Syndicat algérien de l'industrie pharmaceutique qui estime que soumettre la production locale à ce moyen de paiement est une entrave au bon fonctionnement de l'entreprise locale. « La production locale est paralysée », déplore-t-on dans un communiqué parvenu à notre rédaction. Pour le secrétaire permanent du SAIP, M. Chibila, les producteurs nationaux sont soumis à de nouvelles contraintes insupportables induites, malheureusement, par la formule du paiement des importations au moyen du seul crédit documentaire. « Cette mesure est plus clémente à l'endroit de l'importation des produits finis pour la revente en l'état par rapport à l'importation des matières premières et articles de conditionnement permettant de composer le puzzle de fabrication d'un seul médicament dans l'industrie pharmaceutique locale. Ces composants sont au nombre de dix en moyenne sans compter les réactifs et les analyses. Ainsi, il y a autant de lettres de crédit que de composants, alors que l'importateur utilise une seule lettre de crédit pour le produit fini destiné à la revente en l'état. Cette formule induit des délais de deux mois, voire plus, entre l'ouverture de la lettre de crédit, la fabrication et la mise en quarantaine du produit », a-t-il signalé avant de préciser que le syndicat est dans le devoir d'attirer l'attention des hautes instances de notre pays sur la fragilité de l'industrie pharmaceutique locale qui demeure toujours embryonnaire. « Ainsi, dans la pratique, les fabricants locaux sont pénalisés. Cette formule de paiement anticipée exige une trésorerie colossale alors que le producteur local n'en dispose pas. Les rectifications des erreurs sur la lettre de crédit, dues à la non-maîtrise de ce mode de paiement, occasionnent des surcoûts (commissions et différentes charges) », a-t-il ajouté. Le secrétaire permanent du SAIP regrette dans la foulée le fait que « le fabricant local et l'importateur soient mis à la même enseigne, voire avec un même avantage. Ce qui est indéniablement injuste », avant de rappeler : « Pourtant, les mesures prises en octobre 2008 par le gouvernement étaient en faveur de la production locale. »