La Sécurité sociale a décidé, en concertation avec les laboratoires qui commercialisent ces produits et les prescripteurs, de fixer un tarif de référence à 1800 DA la boîte de 50 bandelettes. Cette décision prendra effet jeudi. «Des lettres d'engagement ont été signées par les laboratoires des six marques commercialisées sur le marché. Le logiciel en référence à ce produit est déjà prêt et installé sur les ordinateurs des pharmaciens, en attente dès sa mise en œuvre, et les vignettes ont été fournies», signale le docteur Bourkaïb, directeur de la Sécurité sociale au ministère du Travail, en précisant que son département a traité ce dossier depuis plus de six mois sur la base d'une étude des prix des mêmes produits et laboratoires au niveau international. «Notre souci est de rationaliser les dépenses face à un volume de consommation important de ces bandelettes, mais sans léser la qualité et l'accessibilité aux soins. Nous avons donc entamé des discussions avec les laboratoires concernés et nous sommes arrivés à ce tarif de référence maximum. Ce qui permettra de faire une économie substantielle à la Sécurité sociale, qui pourra servir d'autres prestations», nous a-t-il signalé, avant de préciser que les laboratoires se sont engagés à reprendre les boîtes aux anciens prix pour les vignetter à ce tarif de référence. Lequel fera économiser à la sécurité sociale 2,25 milliards de dinars, sachant que la consommation de ces bandelettes pour l'année 2011 a été estimée, selon les statistiques de l'IMS, à 4,5 millions de boîtes. Concernant la prescription pour l'utilisation de ces bandelettes, le Dr Bourkaïb indique qu'outre les malades insulino-dépendants, une réflexion a été engagée avec trois professeurs chefs de service en diabétologie pour limiter l'utilisation de ces bandelettes aux diabétiques de type II selon la catégorie de traitement. «Des propositions sont consignées dans le PV et cela pourrait faire objet de recommandations qui pourraient être prises en compte dans la convention avec les médecins. Mais cela restera à l'appréciation du médecin traitant», a-t-il ajouté, en rappelant que seulement 200 bandelettes sont remboursées pour cette catégorie de malades. Du côté des prescripteurs, ils sont unanimes à signaler qu'il y a effectivement un abus dans la prescription de bandelettes qui sont délivrées gratuitement aux diabétiques dans le cadre du tiers payant. «Le diabétique nécessite de l'autosurveillance, mais seul le médecin spécialiste peut prescrire le nombre de contrôles qu'il faut effectuer, qui diffère d'un malade à un autre. Il faut prendre en compte l'ancienneté du diabète, l'existence de complications et le type de diabète», souligne le Dr Daoud de la clinique de diabétologie de Aïn Naâdja. Et de préciser que des propositions de prescription, selon des paramètres et en fonction des patients, ont été soumises en 2010 par la Société algérienne de diabétologie à la Sécurité sociale, à sa demande. Il y a lieu donc, poursuit-il, de fixer une boîte de 50 bandelettes au maximum tous les trois mois pour le diabète de type II récent. Par contre, cette prescription change lorsqu'il s'agit d'un diabète ancien, sous antidiabétique oral associé à une injection d'insuline ; il est alors recommandé un contrôle par jour, soit deux boîtes de 50 tous les trois mois. Le nombre de boîtes augmente lorsque l'insuline est associée aux traitements oraux à raison de plus d'une injection par jour. Pour ce qui est du diabète de type I, le Dr Daoud affirme que les malades nécessitent beaucoup plus de bandelettes, car le contrôle est recommandé à raison de six fois par jour pour les enfants et six contrôles répartis sur deux jours pour les adultes, alors que la femme enceinte est tenue de procéder à six contrôles par jour durant les neufs mois de sa grossesse. Il estime cependant qu'il est important de limiter la prescription et de rationaliser les dépenses.