La balle est dans le camp des autorités concernées censées appliquer les instructions des hautes autorités du pays qui insistent sur l'aménagement des nouveaux sites d'habitation et leur dotation en toutes commodités nécessaires à même d'assurer le confort et la quiétude des résidants. La cité Zerhouni Mokhtar (les Bananiers), dans la commune de Mohammadia, confirme, et ce depuis plusieurs années de sa réception, son caractère de cité dortoir. A part l'« auto bien-être » que tentent de s'offrir les résidants, cette agglomération urbaine s'érige plutôt en espace « difficilement vivable ». Beaucoup de commodités de vie sont inexistantes, dont les plus élémentaires. Habitée principalement par des fonctionnaires et des couples travailleurs, la cité AADL des Bananiers ne dispose pas de suffisamment de crèches publiques. Une donne qui a créé une situation de monopole dont seuls les propriétaires de crèches privées en sont bénéficiaires. Selon une mère de famille, employée dans une société privée,« inscrire son enfant dans une crèche privée revient, mensuellement, à 5000 et 6000 DA ». Un prix, voir une « amende » exorbitante que des parents sont obligés de payer, faute de choix. D'après cette résidante, habiter aux Bananiers, c'est être en continuelle bataille contre la montre. « Chaque jour, je dois sortir en courant du bureau, prendre le premier bus pour arriver à temps à la crèche afin de récupérer le bébé », explique une autre maman. Mais arriver à temps n'est pas toujours évident. L'inexistence d'une ligne directe de transport des voyageurs qui relierait cette cité aux stations de bus fait que les habitants parcourent, quotidiennement, des centaines de mètres à pied. Pour se déplacer, les usagers doivent aller jusqu'à l'arrêt de bus des Tamaris ou attendre sur l'autoroute le passage d'un transporteur. A cela, il faut ajouter le manque flagrant de lieux de loisirs et de divertissement. Et pour cause, des petits enfants s'aventurent, inconsciemment, sur les chantiers du tramway, non fermés, pour jouer et se défouler. Pour « tuer le temps », les adolescents, eux, se rabattent sur les cybercafés dont le nombre est insuffisant. Les deux espaces internet disponibles sont tout le temps pris d'assaut. « Pour consulter ma boîte e-mail en toute urgence, j'ai été obligé d'acheter le service d'un gamin pour occuper un poste. Je lui ai offert 60 DA pour deux ou trois minutes », raconte, scandalisé, un autre habitant. Il n'existe pas au niveau du site un marché de proximité. Les quelques locaux existants sont notamment pour l'« alimentation générale », les « taxiphones » ou les « fast-foods ». Pour s'approvisionner, il faut aller plus loin aux Pins-Maritimes ou aux Tamaris. Des localités auxquelles les résidants ont recours pour, notamment, le centre de santé ou le bureau de poste. Les habitants, en attendant l'amélioration de leurs conditions de vie, font preuve d'un esprit d'organisation exemplaire. Outre les services d'entretien, inclus dans les charges mensuelles qu'offre l'AADL, les résidants se sont organisés en comités d'immeubles et font des quêtes pour l'entretien des espaces verts et l'embellissement de l'immeuble. L'autre point positif relevé par nos interlocuteurs demeure la sécurité qui règne dans les lieux. Quant aux autres aspects, la balle est dans le camp des autorités concernées censées appliquer les instructions des hautes autorités du pays qui insistent sur l'aménagement des nouveaux sites d'habitation et leur dotation en toutes commodités nécessaires à même d'assurer le confort et la quiétude des résidants.