Dans la commune de Bab El Oued, le bras de fer opposant les habitants du quartier Rachid Kouach au no 36 et ceux du n°86 du boulevard Colonel Lotfi au maire, a atteint son point de non-retour. Des habitants de plusieurs communes s'opposent à la construction de marchés de proximité dans leurs cités. Les citoyens voient dans ces infrastructures commerciales des sources de nuisance et d'insalubrité et ne font plus confiance aux autorités publiques, censées veiller au respect des conditions d'hygiène et assurer la quiétude des résidants. Dans la commune de Bab El Oued, le bras de fer opposant les habitants des quartiers du n°36 de la rue Rachid Kouach et ceux du n°86 du boulevard Colonel Lotfi au maire a atteint son point de non-retour. Le P/APC tient toujours à la transformation du garage, occupé précédemment par la SNTA, en marché de proximité, alors que les citoyens, eux, se montrent intransigeants et menacent même de recourir « à la force » pour arrêter les travaux. Les habitants justifient leur refus par la crainte de voir leur paisible cité transformée en dépotoir. « La cité compte trois écoles primaires, deux CEM et un centre médical ; l'implantation d'un marché risque de nuire aux élèves et aux patients », indiquent les citoyens, ajoutant que ce « garage est dangereux, puisque c'est une cave surmontée d'installations de gaz et d'eau ». Dans la commune d'Ouled Fayet, les habitants de la cité des 1500 Logements ont exprimé, eux aussi, leur opposition au projet de réalisation d'un marché de proximité dans leur cité. Ils craignent l'anarchie et l'insalubrité, comme ils estiment que cette infrastructure n'est pas une priorité puisqu'un marché de fruits et légumes se trouve pas loin de leur agglomération. Même constat à Aïn Benian où les habitants n'affichent pas un grand enthousiasme à l'emplacement choisi pour la réalisation d'un ensemble de locaux commerciaux. Ils évoquent, notamment, le problème de « stationnement et l'emplacement de l'infrastructure située loin des cités d'habitation ». « Aucune norme d'esthétique n'a été respectée dans la construction des locaux », se plaint un habitant. A Beni Messous, il y a quelques mois, les habitants de la cité bidonville Céleste ont organisé une action de protestation pour exprimer leur opposition au projet de réalisation de locaux commerciaux à proximité de leurs baraques. La situation a failli dégénérer, n'était l'engagement des autorités locales à préserver les bidonvilles. Même si le problème du foncier n'offre pas beaucoup de choix aux autorités locales, il n'empêche que les responsables concernés auraient pu éviter la colère de leurs administrés en les consultant avant le lancement des projets. Les habitants de Bab El Oued reprochent d'ailleurs au maire son « unilatéralité » dans la prise de décision. « Ce n'est qu'une fois que nous nous sommes opposés aux travaux que le maire a pris la peine de se rendre au quartier et tenté de nous convaincre », raconte un jeune citoyen. Toutefois, force est de relever que les marchés de proximité ne semblent pas être la solution idoine pour l'éradication des marchés anarchiques, en l'absence d'une volonté réelle d'en finir avec ce phénomène. En fait, dans la commune de Bachedjerrah, à titre d'exemple, un mégamarché anarchique a été implanté à proximité du supermarché Hamza, une structure moderne et disposant de toutes les commodités susceptibles d'assurer un service de qualité aux clients. Hélas, les autorités locales continuent de fermer les yeux.