Son extension tentaculaire apparaît, en «disharmonie» avec les constructions périphériques, et enlaidit le visage de la ville. La rénovation de la vieille ville de Bouira où des taudis menaçant ruine côtoient les nouvelles constructions, est depuis quelque temps au centre des débats entre autorités locales, responsables en charge de l'urbanisme et société civile dans cette wilaya. Le centre de la ville de Bouira, qui a connu une extension tentaculaire, apparaît, aujourd'hui, en «disharmonie» avec les constructions périphériques, et «enlaidit» le visage de la ville, comme en témoignent ces «favelas» d'un autre âge, dénuées des commodités les plus élémentaires, s'indignent des Bouiris. «Le problème tarde à être pris en charge», admet le directeur de l'urbanisme et de la construction (DUC), M.Bouacha Farid, qui estime que «très peu d'intérêt» a été accordé à ce dossier en dépit de sa relation étroite avec le devenir de cette cité, notamment dans son volet relatif à l'amélioration du cadre de vie des citoyens. Cet urbaniste qui prône des solutions «réelles» et ‘'urgentes'' propose la restructuration et l'aménagement partiel de cette zone d'habitations, avec la contribution conjointe des habitants des haouchs et des propriétaires des locaux commerciaux, à travers un montage financier tenant compte des droits et devoirs de l'ensemble des partenaires. Le DUC a estimé que le suivi du projet, un fois l'esquisse faite, serait confié à une commission à créer, composée de représentants de la wilaya, de la daïra, de la commune et des directions de l'urbanisme et de l'administration locale. La concrétisation de ce projet est susceptible de «promouvoir sensiblement» ces sites d'habitation, grâce à la création notamment de pôles d'activités commerciales de haut standing qui remplaceront les vieux kiosques et autres baraques qui font actuellement office de locaux commerciaux. Selon le directeur de la construction et de l'urbanisme, plusieurs études ont été élaborées depuis 1984 sur les vieux quartiers de Bouira, un site de 60 ha, qui ont nécessité la mise en place d'un Plan d'occupation des sols (POS). Le début de la prise en charge de ce tissu de vieux bâti remonte aux années 80, quand les autorités publiques ont décidé d'y injecter des projets de logements en remplacement de constructions démolies. Cette opération fut, cependant, abandonnée définitivement, après que ces actions de rénovation aient été confiées aux propriétaires des haouchs, et suite à l'apparition d'une multitude de problèmes complexes liés notamment à la nature juridique de la propriété de ces sites qui se trouvent être, dans leur majorité, des biens communs, au moment où des locataires refusèrent carrément de quitter les lieux, faute de logements alternatifs, indique-t-on. Pour leur part, les propriétaires approchés estiment que c'est à l'Etat que «revient la charge» d'assurer aux locataires délogés des habitations avant de procéder à la destruction de ce vieux bâti, à condition toutefois d'acquérir les assiettes foncières auprès des propriétaires eux-mêmes. Par ailleurs, ils assurent dans leur majorité qu'ils ne peuvent en aucun cas se charger des opérations de rénovation avec leurs propres moyens. Interpellé sur cette question, le P/APC de Bouira affirme, quant à lui, que les pouvoirs publics ont, par le passé, attiré l'attention des propriétaires sur les «risques» inhérents à la précarité de ce vieux bâti, en les invitant à «s'organiser» et à se «concerter» pour dégager une solution consensuelle et convenant à la mise en oeuvre des projets de rénovation de ce site. Mais l'appel des élus locaux est resté sans écho, a déploré le maire, Mohamed Larbi. La balle est dans le camp de ces propriétaires, ainsi mis devant leurs responsabilités quant aux conséquences qui pourraient découler de la persistance de cet épineux problème, a estimé cet édile.