Christian Louboutin est né en janvier 1964 à Paris de parents bretons, avec des origines camerounaises. Le jeune métis, Christian Louboutin, alors âgé de seize ans, abandonne ses études au lycée et réalise son premier prototype d'escarpin en peau de maquereau. L'année suivante, il décide de suivre un stage aux Folies Bergères, essayant de vendre ses créations aux danseuses. Il confie à ce sujet qu'il était fasciné par «ces femmes oiseaux tendues vers le ciel : un corps, des plumes, des talons hauts, c'était l'hyperféminité». Sur l'initiative d'Hélène de Mortemart – travaillant pour la maison Dior- il quitte Paris en 1982, date de fermeture du Palace, pour Romans-sur-Isère, capitale française de la chaussure. Il effectue alors un stage d'un an chez l'inventeur du talon aiguille, en l'occurrence Charles Jourdan. Il travaille également en free lance pour de grandes maisons de couture, à l'image de Chanel, Dior et Roger Vivier, en 1988. «A cette époque, confie-t-il, je suis devenu son assistant personnel pour orchestrer son exposition au Musée des arts de la mode. Il est devenu mon mentor. Il représentait l'incarnation du Parisien élégant et distingué, courtois, tel un personnage de Lubitsch. Pendant six mois, à ses côtés, j'ai mis ma création entre parenthèse». Entre-temps, en 1985, il apparaît dans le film La Nuit porte-jarretelles, aux côtés d'Eva Ionesco et Arielle Dombasle. A l'issue de sa mission auprès de Roger Vivier, Christian Louboutin abandonne en 1989 le domaine de la chaussure pour devenir paysagiste et consultant amateur pour ses amis ayant de grands jardins : «A travers le jardin, j'avais un regard sur les couleurs, les mélanges de matières, les rapports de brillance et de matité.» Fortement imprégné par ses passages auprès des chausseurs, il décide d'aiguiser davantage son intérêt pour les chaussures de femmes en métier. Il fonde, en 1991, à l'âge de 27 ans, sa marque éponyme. Ses chaussures à la semelle rouge sont alors portés par les plus grandes stars du cinéma et de la mode, dont entre autres Victoria Beckham, Christina Aguilera ou Barbie. Il devient incontestablement une figure incontournable de la mode féminine actuelle. Sa première boutique ouvre à Paris en novembre 1991 à Paris, puis à New York. Quatre ans plus tard, il participe aux défilés de créateurs, tels Jean-Paul Gaultier, Azzaro, Givenchy, Lanvin ou encore la maison Chloé. Parmi les nombreux défilés auxquels il a participé, figure celui du 2 janvier 2002 avec la maison de couture Yves Saint-Laurent, au centre George Pompidou qui voit la création de la marque éphémère (3 mois). Il est à noter que c'est la première fois qu'Yves Saint-Laurent a associé son nom avec un autre créateur. En 2007, il collabore avec David Lynch pour l'exposition Fetish à Paris où sont exposées des photographies et des paires de souliers en exemplaire unique. Les pièces exposées, à savoir «Souliers de ballet» sont une vue d'artiste et ne sont pas destinées à être portées. Il crée, en outre, en 2009 un site Internet. Au courant de la même année, Christian Louboutin, associé au bottier Fred Rolland, ouvre une cordonnerie, à Paris. L'année 2010 sera consacrée à la diffusion d'une web série de sept épisodes «Le carrousel noir». Laboutin est connu pour proposer un large choix de modèles de chaussures, ballerines, mules, bottes et bottines, à semelle compensée. Les chaussures sont livrées dans une boîte en carton à l'aspect papier kraft, suivant les modèles avec un ou deux sacs rouges de rangement avec un marquage blanc, et souvent avec les escarpins, deux bouts de remplacement pour le talon sont livrés dans un tout petit sac rouge. Elles sont enveloppées dans du papier de soie blanc. Pour les hommes, la présentation est presque identique, à l'exception des sacs qui sont blancs. Il n'est jamais fourni de certificat d'authenticité. Les finitions sont variées, que ce soit en choix de coloris ou de matières : classiquement pour des chaussures du cuir mat et du cuir verni, mais aussi du suède, de la dentelle, de la fourrure, de l'organza, du poulain imprimé, du python, du crocodile, du satin ou des plumes… Aujourd'hui, avec une cinquantaine de points de vente à son nom dans le monde, et une omniprésence de ses créations dans les médias liés à la mode, Christian Laboutin a su baser sa spécificité par la semelle en cuir rouge.