Manel, une petite fille de 8 ans, atteinte de la mucoviscidose (maladie qui touche les voies respiratoires et digestives) souffre le martyre. Pour son traitement préventif et des cures d'antibiotiques, la patiente prend du Créon (médicament prescrit pour corriger une insuffisance pancréatique liée à la maladie) ainsi que de la Colimycine (un antibiotique à inhaler grâce à un nébuliseur). Cependant, ces médicaments ne sont plus, au grand dam de la fillette et de ses proches, disponibles sur le marché national. Saignés par une lourde facture — une boîte de 130 de Créon du premier médicament coûte 130 000 DA alors qu'une boite de Colimycine vaut 27 euros (3300 DA), les parents, très inquiets, tirent la sonnette d'alarme. Manel est suivie régulièrement dans le service du Pr Bioud, à l'hôpital Mère et Enfant de Sétif. Néanmoins le traitement indispensable à cette maladie, qui reste très mal diagnostiquée chez nous, fait cruellement défaut aussi bien aux malades qu'aux praticiens complètement désarmés. Pour illustration, le Créon, qui était disponible à l'époque à la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), a subitement disparu de la nomenclature des médicaments importés. « Indispensable à la santé de ma fille, j'étais contraint de l'acquérir à l'extérieur du pays et ce, jusqu'à aujourd'hui, moyennant d'énormes sacrifices financiers », s'inquiète le père de la fillette. Un autre antibiotique, la Colimycine 1 million, acquis régulièrement depuis 2006 auprès de la PCH de Dar El Beïda et remboursé par la sécurité sociale, est actuellement introuvable. Cet antibiotique assureune couverture efficace contre les infections respiratoires. Les pénuries récentes de ce médicament, à partir de début 2009, « exposent la santé de ma fille et certainement de beaucoup d'autres patients à des risques d'infections pulmonaires irréversibles par la prolifération d'un germe mortel appelé Pseudomonas aeruginosa », ajoute le père de Manel. Le Pr Bioud et son équipe, conscients de la nécessité du maintien d'une couverture antibiotique permanente, se sont mobilisés en lançant quelques commandes de ces médicaments pour faire face à l'urgence. « Malheureusement, cette initiative, qui honore le corps médical de notre pays, n'a pas pu aboutir », déclare, dépité et désespéré, le père de Manel qui lance un SOSpour qu'on l'aide à acquérir cet antibiotique et eles nzymes pancréatiques qui permettront à son enfant, et à bien d'autres, de continuer leur scolarité comme tous les enfants de leur âge.