Le marché des bouchers d'El Harrach a été démoli ; à son emplacement sera construite la future station du métro d'Alger. Sauf que cette situation a fait des insatisfaits : la cinquantaine de bouchers qui y était installée se trouvent depuis plusieurs mois sans locaux. « 50 bouchers se trouvaient sur cet espace cédé en 1991 par l'APC et que nous avions aménagé avec le consentement de l'exécutif de l'époque. Notre surprise a été grande quand l'APC actuelle a parlé de délocaliser notre activité et de nous prendre en charge dans un délai ne dépassant pas les 3 mois à compter de la signature, en mai dernier, d'un procès-verbal avec toutes les parties (bouchers, APC et entreprise du Métro d'Alger (EMA) », assure Raouf, un boucher qui était installé dans l'un des locaux attenant au marché couvert du centre-ville depuis le début des année 1990. Les bouchers, « poussés au chômage forcé », sont montés au créneau : « Près de 5 mois après, on ne voit rien venir. Ni le P/APC, encore moins le wali délégué d'El Harrach n'ont répondu à nos sollicitations. Les travaux de démolition ont été achevés, mais les travaux du marché qui devrait recevoir les bouchers tirent en longueur », déplore-t-il, en affirmant que la situation est « plus qu'insupportable d'autant plus que les bouchers ont des familles à leur charge et qu'ils ont passé le pire des Ramadhans ». Autre grief : « Le chantier de la nouvelle structure a été lancé, mais en contradiction avec la réglementation, car aucune plaque n'a été installée pour mentionner les délais des travaux ». Le P/APC, M. Abzar, approché par les représentants des chevillards, se défend : « L'entreprise du métro d'Alger (EMA) est seule responsable de cette situation rocambolesque consécutive à la décision des pouvoirs publics d'exproprier les occupants. L'EMA a prévu de construire elle-même la structure. J'ai même donné un espace dégagé après la démolition d'un vieux bâtiment où se trouvaient les bureaux des services techniques. Les travaux sur la place terrassée devaient être réceptionnés au bout de 3 mois, comme mentionné dans le PV que nous avons, les trois parties, signé », assure le P/APC. « L'entreprise du métro, affirme-t-il, explique les retards par des ‘‘aléas'' rencontrés lors de l'exécution des travaux. L'étude géotechnique pour l'aménagement du nouveau marché a révélé l'existence des réseaux enfouis, surtout des canalisations de gaz. Mais des solutions techniques devaient tout de même être trouvées. » Un nouveau PV a été signé récemment avec les représentants des bouchers où il est fait mention que les travaux commenceront dans un délai de 15 jours. « Ce délai mentionné dans un PV doit être respecté par l'entreprise du Métro destinataire du document », affirme M. Abzar. Aucune réaction n'est signalée à la direction des Transports, toujours aux abonnés absents.