L'habitat rural, soutenu par le fonds national du logement (FONAL), bat de l'aile dans la région de Bouhamza. Cette formule de logement, présentée comme une parade à l'exode rural, est loin d'atteindre les objectifs escomptés. «La majorité des bâtisses construites dans le cadre du programme FONAL sont inachevées», relève un auto-constructeur du village Ifigha. Bien des postulants à cette formule avouent que le parcours de leur projet immobilier est jalonné d'obstacles. Des obstacles parfois rédhibitoires : «les 70 millions d'aide octroyés permettent à peine de réaliser les gros œuvres. Pour le reste, c'est le système D», confesse, désenchanté, un bénéficiaire de Tachouaft. «Beaucoup ont du emprunter de l'argent pour entamer les travaux. Une fois l'aide du FONAL consommée et leur maison à moitié achevée, ils se retrouvent criblés de dettes», témoigne un postulant du village Mahfouda. D'aucuns, parmi les auto-constructeurs interrogés, estiment que la plupart des projets demeureront en perpétuel chantier tant que persistera la cherté des matériaux de construction et la rareté de la main d'œuvre qualifiée. «Pour en finir de manière définitive avec ce problème, il y a une seule et unique solution : indexer le montant de l'aide allouée sur le coût réel du projet», préconise un souscripteur de Bouhitem, qui confie avoir dépensé une fortune rien que pour viabiliser son terrain d'assiette. Il est à signaler que 395 logements FONAL ont été attribués, par tranches successives, au cours de ces dernières années pour la commune de Bouhamza. «Pour l'année 2012, nous avons demandé une centaine de logements», dira Mr. Mohamed Belkhiar, le P/APC. «Actuellement, ajoute-t-il, nous avons 35 dossiers FONAL en attente de traitement». D'autre part, 200 demandes relatives à la résorption de l'habitat précaire (RHP) sont également en instance, signale l'édile. Des demandes pour un programme qui émarge aux abonnés absents ! Enfin, s'agissant du logement social, M. Belkhiar nous apprend que les autorités locales sont sur le point de procéder à des localisations de terrains, dans l'optique de la concrétisation d'un programme, le premier du genre, inscrit au profit de la circonscription. «40 logements sociaux sont projetés au chef lieu communal, 20 logements à Mahfouda et 20 autres à Tansaout», affirme le P/APC. Entraves Dans la commune d'Amalou, les postulants au logement rural se heurtent à de moult contraintes administratives, entre autres, celle liée à l'opération du cadastre en cours dans la municipalité. «Le citoyen ne peut avoir ni son livret foncier, puisque le travail du cadastre n'est pas encore achevé, ni un certificat de possession que la loi ne prévoit pas pour les propriétaires dont les terres sont cadastrées» explique M. Azzoug, président de l'APC, qui préconise que le cadastre délivre, à titre palliatif, une attestation aux postulants pour «ne pas retarder l'étude des dossiers et pénaliser ainsi le citoyen». En l'absence d'autres formules de logement, la population locale n'a que celle de l'habitat rural pour bénéficier des aides de l'Etat. Un quota de 252 aides pour l'habitat rural a été accordé à la commune durant l'exercice 2011. On enregistre à ce jour, 100 demandes nouvelles. «Nous avons, pour le moment, un quota de 65 logements disponibles et une centaine de demandes formulées», affirme le P/APC qui exhorte les services concernés, notamment ceux de l'habitat, à plus de souplesse dans la délivrance des permis de construire. «Des rejets ont été notifiés pour une simple omission de la signature de l'intéressé», dira le maire en exhibant un exemple concret d'un cas de rejet. Des demandes n'ont pas été satisfaites au motif d'assiette de terrain insuffisante, a-t-on appris auprès des services concernés. Pour permettre à un maximum de ses administrés de bénéficier de ces programmes, le P/APC demande l'intervention du wali «pour instruire officiellement» les services concernés afin d'intégrer l'extension et la réhabilitation des anciennes bâtisses dans les programmes de l'habitat rural. Quant aux postulants ayant des assiettes de terrain loin des agglomérations, c'est le problème de la viabilité qui se pose avec acuité. «Pour l'électrification du logement, la Sonelgaz exige des montants exorbitants atteignant parfois le niveau des aides octroyées», fait remarquer le P/APC en souhaitant que les services de la wilaya prennent en compte les spécificités des zones rurales lors de la répartition des budgets.