«Un patriote est celui qui soutient la République en masse ; quiconque la combat en détail est un traître.» Louis Antoine de Saint-Just
Lors de son discours prononcé le 23 février 2012, à l'occasion de la commémoration du 41e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures et de la création de l'UGTA, le président de la République a demandé aux invités présents de cesser d'applaudir et de bien comprendre la situation actuelle, il exprimait ce jour-là, juste avant l'arrivée de la secrétaire américaine aux Affaires étrangères, Mme Clinton, des inquiétudes quant à la perception et la compréhension de la société algérienne des réformes politiques engagées, notamment les élections législatives du 10 mai 2012, d'une part, et de la situation que connaît le monde arabe actuellement, appelée communément «le printemps arabe» et de ses répercussions sur l'Algérie, d'autre part. Si la majorité des auditeurs étaient des invités de circonstance, habitués à servir de décor et de vitrine de façade pour les événements politiques, il n'en demeure pas moins que la majorité du peuple partage les mêmes inquiétudes du président de la République. En effet, le printemps arabe, qui a commencé par l'immolation du jeune Bouazizi en Tunisie, a donné une lueur d'espoir à tous les peuples opprimés et épris de démocratie dans la région et partout dans le monde. Apparemment, cette révolution de jasmin, en Tunisie, a surpris tout le monde, notamment les pays occidentaux qui voyaient dans l'ancien régime une garantie de leurs investissements. La France a maladroitement réagi, en proposant le savoir-faire français à la police tunisienne pour «régler les situations sécuritaires». Cet Occident hypocrite et arrogant, qui s'approprie les valeurs universelles de démocratie, de droits de l'homme et de libertés, s'est vu confisquer ses valeurs par le peuple tunisien. Craignant l'effet domino dans toute la région, il a mis en place un plan diabolique afin de barrer le chemin aux peuples assoifés de démocratie et de canaliser ainsi cette énergie dégagée vers ses intérêts stratégiques. Ce plan est simple, il a été mûrement étudié et préparé dans les laboratoires occidentaux, le moment est devenu opportun pour user de la menace des islamistes, l'ennemi juré en apparence de l'Occident et véritable allié, en discrétion. A l'exception des événements de la révolution tunisienne, tout le monde a constaté la main étrangère qui a manipulé les révolutions libyenne, égyptienne et tunisienne, etc. L'espoir né de la révolution tunisienne s'est vite transformé en chimères. Désormais, l'alliance entre l'Occident et certains islamistes est apparue dans tous ses états, on a assisté à des scènes comiques dignes des guignols, des monarchies archaïques, rétrogrades et antidémocrates usant de toutes leurs forces en-dehors de leurs frontières et au sein des pays de leurs frères pour instaurer la démocratie, et des prêcheurs fanatiques adoptaient des principes défendus par leurs ennemis mécréants et infidèles, juifs et occidentaux ! Les islamistes conçus par l'Occident étaient toujours à la solde de ce dernier, ils ont servi par le passé la menace terroriste, comme ils servent désormais à maintenir la population de la région dans l'ignorance. D'ailleurs, on a vu comment le peuple tunisien a été détourné des objectifs de sa révolution, vers des débats houleux, archaïques et arriérés, tels que le hijab, les droits de la femme et/ou l'instauration du califat. C'est regrettable de constater la déperdition de telles énergies vers des sujets sans intérêt pour la nation et les exemples ne manquent pas. En Egypte, un député du parti salafiste, hizbou nour, se lève et fait l'appel à la prière, l'adhan…, c'est vraiment marrant, en Tunisie par exemple, on veut instaurer une Imara islamiya (califat) fidèle à celle érigée à l'ère du Prophète (QSSSL). De ce fait, l'arrivée des islamistes au pouvoir dans les pays arabes n'est pas tolérée comme pensent nos islamistes algériens, mais elle est plutôt exigée par l'Occident, afin de maintenir les sociétés orientales dans leur hibernation, l'Occident sait très bien qu'il ne peut pas régner sans l'ignorance des peuples de la région, et la situation actuelle a conféré aux islamistes un rôle important à jouer. Nos islamistes algériens croient dur comme fer que l'heure de prendre le pouvoir sous la bénédiction de l'Occident a sonné, l'Algérie ne sera pas épargnée par ce printemps de démocratie arabe devenu vert par la volonté des puissances mondiales. Pour eux, c'est quasiment officiel, le 10 mai prochain sera totalement vert. Ce serait utopique de croire que le peuple algérien va opter pour la tendance en vogue chez nos voisins, l'Algérie a déjà vécu ce printemps bien avant, cette mode en vogue pour les islamistes ne l'attire pas, elle ne suscite chez le peuple que du mépris, de mauvais souvenirs et de cauchemars des années de braise. Il y a une nuance entre islamiste et musulman, l'islamiste n'est pas forcément un bon musulman, l'islamiste est quelqu'un qui prône un projet de société politique basé sur le passé, un islamiste reste un islamiste, il n'y a pas de différence entre modéré et intégriste, les deux prônent le même objectif avec des moyens différents. On peut aisément vivre sa foi, sa religion et être un bon musulman sans prôner un quelconque projet de sociétés basé sur des considérations religieuses, il n'y a pas de clergé en Islam, et la politique ne fait pas partie des préceptes de la religion. D'ailleurs, à la mort du Prophète (QSSSL), des querelles politiques ont éclaté qui ont divisé la communauté musulmane, le régime politique du premier état islamique basé sur El Bayaaa (Le serment) pour choisir le bon musulman à l'effet de guider la communauté a été vite détourné de son but initial, quarante ans après, une monarchie héréditaire a été instaurée par le 1er calife omeyyade, Mouaouia, compagnon du Prophète (QSSSL). L'Islam doit être à l'abri de tous les enjeux politiques, et l'utiliser dans l'hypocrisie politique serait une arme à double tranchant. Le peuple algérien a déjà vécu ces conséquences avant l'ensemble des pays de la région. Nous constatons avec amertume des islamistes de renommée réduits à la solde des puissances mondiales. Ces amateurs de la politique ici, ou là-bas, chez nos voisins, doivent savoir que ce peuple martyr, fier de son passé glorieux, n'est pas dupe pour choisir une couleur verte sacro-sainte pour lui, afin de la salir aux fins fonds de l'hypocrisie politicienne. Ce peuple, précurseur de l'expérience des islamistes, saura déjouer, par sa maturité politique, sa presse audacieuse et son passé glorieux le scénario de la couleur verte conçu par l'Occident pour la région, comme il a déjoué par le passé et à plusieurs reprises la carte du terrorisme et l'effet domino des révolutions arabes. Les islamistes à la solde de l'Occident, par le biais du pacha du Qatar et des monarchies pétrolières, n'ont pas de place en Algérie, le rendez-vous électoral du 10 mai prochain ne sera pas d'une couleur verte, en mode chez nos voisins arabes, il sera plutôt algérien et de toutes les couleurs spécifiques à ce peuple, notre participation massive à ce rendez-vous empêchera un tel scénario de se reproduire chez nous. «La République nous appelle, sachons vaincre ou sachons périr». Notes : -Le Monde du 13/01/2011 : «propos de Michel Alliot Marie devant l'Assemblée nationale française» Novopress.info, 2012 -Le Quotidien d'Oran du 05/03/2012 «Raïna Raïkoum – L'arnaque de l'islamisme modéré – Kamel Daoud»- André Chénier – Extrait de Le chant du départ.