Les habitants du village Kebbouche, dans la commune d'Adekar, se sont révoltés mercredi et jeudi passés, pour exprimer leur mécontentement face à la non prise en charge de leurs doléances maintes fois exprimées. Hormis la polyclinique et la circonscription des forêts, tous les édifices relevant de l'administration publique ont fait l'objet d'une fermeture. Des banderoles accrochées aux édifices cadenassés, portent les principaux mots d'ordre des manifestants. «Depuis 2008, nous ne cessons de formuler et de réitérer nos revendications mais en vain. Cette action est une réponse à la sourde oreille des autorités. S'il y avait une volonté politique sérieuse, on ne serait pas arrivé là» nous déclare Hocine Guernane, l'un des représentants de la population. Ce n'est qu'à 14 heures de la journée du jeudi, à l'issue de la réunion tenue au siège de la daïra entre les autorités locales et les représentants du village, que le dispositif de blocage de l'administration locale a été levé. «Dans l'ensemble, cette rencontre avec les autorités locales a été satisfaisante, il y a eu des réponses à toutes les questions posées. Mais c'est le wait and see, les jours qui viennent nous diront si la feuille de route établie est respectée» indique notre interlocuteur. A l'origine de cette contestation violente, l'exclusion du village de l'accès à l'habitat rural et la dégradation du cadre de vie des citoyens. Dix points sont soulevés par la plate-forme de revendication remise aux autorités. L'accès au logement rural est au centre de cette fronde. Selon les délégués des contestataires, les citoyens de Kebbouche se trouvant piégés par un acte de propriété collectif datant du temps de la colonisation, ne pouvant de ce fait exhiber un certificat de possession ou un acte notarial individuel, se retrouvent ainsi exclus de facto de ce dispositif. A coté de l'accès au logement rural, les contestataires font un plaidoyer pour le lancement en urgence de projets visant l'amélioration des conditions de vie de la communauté villageoise. Il est question, entre autres, de l'enlèvement régulier des ordures ménagères et de la création d'une décharge contrôlée, du bétonnage des voies du village, de l'extension du réseau d'électricité, la réfection des sections dégradées du réseau d'assainissement, la réparation des ouvrages endommagés, captages des eaux avec réfection des canalisations désuètes….. «Comment voulez-vous qu'on reste insensible à cette situation» nous déclare Dellaa Omar, un autre délégué de la population. Traversé par la RN 12, le village est souvent le théâtre d'accidents de la route. La pose de ralentisseurs conformes aux normes est exigée par les villageois pour décourager l'ardeur des chauffards. En attendant, des cordages de la marine sont placés en travers de la chaussée, comme solution provisoire. Dénonçant aussi le marasme et l'oisiveté dans lesquelles évoluent la jeunesse de la région, le village réclame la relance du projet du foyer de jeunes promis depuis des années. En attendant la mise en œuvre du planning de travail tracé, les habitants de Kebbouche, réfractaires aux promesses sans lendemain, comme ils le soulignent dans leur déclaration, restent sur le qui vive.