Rien ne va plus dans la commune de Chabet El Ameur. Cette localité sise à une trentaine de kilomètres de la wilaya de Boumerdès vit au rythme des mouvements de protestation depuis plus de trois jours. Les villageois du chef-lieu de la commune de Chabet El Ameur sont en colère. Ils réclament principalement l'eau et le gaz naturel. Ils se disent excédés par les manques innombrables et persistants et pour se faire entendre et faire réagir les autorités locales et wilayales, ils ont décidés de procéder à des actions simultanées de protestation. Ils ne décollèrent et reviennent à la charge pour protester contre le manque criant d'eau potable et le non-raccordement de leur agglomération au gaz naturel. Dès les premières heures de la matinée, les manifestants ont fermé tout d'abord le siège de la mairie et ont ensuite bloqué l'axe routier reliant Chabet El Ameur et les Issers. D'autres se sont massés devant le portail de la mairie, bloquant notamment l'accès au service d'état civil. «C'est le seul moyen en nôtre possession de faire pression sur le maire et les élus afin qu'ils répondent une fois pour toutes à nos doléances», ont témoigné deux délégués du village cité. Hier, les manifestants attendaient que cet édifice municipal leur fixe des échéances précises pour le règlement des problèmes soulevés. «Nous ne croyons plus aux paroles et promesses», nous dira l'un des initiateurs de ce mouvement. «Les revendications exprimées sont nombreuses, et nous sommes prêts nous les villageois à dénoncer l'état d'abandon que nous ressentons.» Ils se disent plus qu'irrités et ce sont eux, les habitants du village du Arch d'Ath Mekla, qui ont décidé d'opter pour la fermeture du siège de la mairie et de bloquer la route. Ils insistent sur l'anarchie totale dans laquelle s'est enlisée leur commune. Ils se disent outrés par la dégradation des lieux et exigent la réfection des routes qui sont devenues impraticables et de procéder aux travaux de raccordement au gaz naturel. «Et l'on se demande pourquoi cette exception», nous dira un autre citoyen. Le retard dans l'exécution des travaux de raccordements des foyers au gaz naturel est aussi soulevé par les citoyens. Ils estiment que les lenteurs dans l'exécution des travaux leur causent d'énormes préjudices. L'autre problème évoqué est la concrétisation des promesses d'approvisionnements en eau potable. «Qu'ils cessent de mentir car depuis plus de dix ans, nous attendons la mise en fonctionnement de la station de dessalement de Cap Djinet, nous manquons d'eau potables», affirme un villageois. «Nous refusons l'eau des citernes, nous sommes en 2016», tonnera un autre protestataire. Et d'ajouter : «Nous voulons une vie plus décente avec plus de dignité, ce n'est pas l'eau qui manque.» D'autres revendications sont avancées par les villageois. Il s'agit notamment de l'alimentation en énergie électrique des habitations éparses.