Un total de 48 sièges de députés sont à pourvoir. Aung San Suu Kyi réclame des modifications à la Constitution adoptée par les militaires en 2008, qui avait conféré des pouvoirs étendus à l'armée, notamment la faculté de désigner les ministres, de contrôler un quart des sièges au Parlement, et, en cas de situation d'urgence, de contrôler totalement le pays. «Certaines lois sont des obstacles à la liberté et nous nous battrons pour qu'elles soient abrogées par voie législative», déclare l'opposante dans ses sorties publiques. Pour ses partisans, l'élection de Aung San Suu Kyi permettrait de faire entendre une grande voix de la démocratie au sein du Parlement. Elle dispose d'un soutien international assez important, notamment au Royaume-Uni, aux Etats-Unis et en France. Aung San Suu Kyi, fille du général Aung San (assassiné en 1947) qui a négocié l'indépendance de la Birmanie et de son épouse Daw Khin Kyi (nommée ambassadrice de la Birmanie en 1960 en Inde), est une figure de l'opposition non violente à la dictature militaire de son pays. Elle est secrétaire générale de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), qui a remporté les élections générales en 1990, élections annulées par la junte. En 1988, Aung San Suu Kyi retourne vivre en Birmanie afin de s'occuper de sa mère vieillissante. Cette année-là, le général Ne Win, leader du parti socialiste au pouvoir, perd peu à peu le contrôle du pays. Des manifestations prodémocratiques éclatent dans tout le pays. Elles sont violemment réprimées par l'armée. Une nouvelle junte militaire, le «Conseil d'Etat pour la restauration de la loi et de l'ordre», prend le pouvoir le 18 septembre 1988. Le 27 septembre 1988, avec les anciens généraux Aung Gyi et Tin Oo, elle participe à la fondation de la Ligue nationale pour la démocratie (LND). Le 10 août 2009, Aung San Suu Kyi est condamnée à 18 mois de détention, ce qui la prive de tout moyen de participer à l'élection générale de 2010. L'Union européenne menace la junte birmane de sanctions. Son parti, la Ligue nationale pour la démocratie, boycotte les élections législatives de 2010, et la participation est faible. Le 13 novembre 2010, Aung San Suu Kyi recouvre sa liberté, après de longues années de résidence surveillée dans sa maison (près de 20 ans). Le 15 août 2011, elle a rencontré le président Thein Sein. Elle soutient l'ouverture engagée par le pouvoir, qui comprend notamment la libération de nombreux prisonniers. A Alger en 1965 Le journaliste belge Thierry Falise rapporte dans Aung San Suu Kyi (éditions Stock, 2007) que Aung San Suu Kyi, âgée de 20 ans, a accompagné sa tante, diplomate à l'ONU à Alger, en 1965, pour y installer le premier bureau des Nations unies. Il a notamment passé de nombreux mois clandestinement en Birmanie où il a interviewé et photographié Aung San Suu Kyi.