Les employés engagés dans le cadre des différents dispositifs du pré-emploi dans la wilaya de Tizi Ouzou ont tenu hier un sit-in devant le siège de la wilaya. Ils étaient plusieurs centaines de jeunes diplômés à s'y donner rendez-vous pour crier leur désarroi quant à la précarité de leur emploi et à l'injustice dont ils font l'objet. Organisés en collectif, les manifestants ont décidé de mener la protestation jusqu'à la satisfaction de leur revendication consistant en «l'intégration et la permanisation des jeunes du pré-emploi». Décrié, ce dispositif, censé garantir l'insertion des diplômés à l'issue d'une période déterminée s'est avéré en deçà des attentes des prétendants à un poste de travail. «On ne peut plus attendre grand-chose de ce dispositif. Nous ne sommes pas là pour occuper des postes temporairement. Nous refusons d'être exploités pendant des années avant de nous retrouver une seconde fois au chômage sans espoir d'embauche. Ceux qui ont conçu ce dispositif doivent avouer leur échec, car le rôle assigné à cette démarche est tout juste l'acquisition d'une petite expérience professionnelle qui ne servira à rien après l'expiration de notre contrat», fulminent les protestataires. «Je suis mère de famille. J'ai bac+6 et je touche 3000 DA dans le cadre du filet social. Croyez-moi, je suis passée pratiquement par tous les dispositifs d'aide à l'emploi au sein de nombreux organismes publics mais sans pour autant que je sois permanisée». Et d'ajouter : «J'ai été privée de participer à tous les concours. Je me suis accrochée uniquement dans l'espoir d'obtenir une permanisation qui mettrait ma famille à l'abri du besoin. Il faut réparer cette injustice», a déclaré une gréviste, avec amertume. «Nous nous acquittons d'importantes tâches, nous assurons le fonctionnement de nombreuses administrations sans que nos employeurs ne daignent nous maintenir dans notre poste à l'expiration des contrats. Certains d'entre nous ont cumulé parfois 7 et 8 ans d'expérience dans le pré-emploi sans qu'ils ne bénéficient de la cotisation à la sécurité sociale, car le dispositif ne le permet pas. Il y a parmi ceux-là des pères et des mères de familles !», a témoigné un autre employé. Parmi les contestataires, ils sont nombreux à se plaindre de la vulnérabilité et de la précarité des postes qui leur sont offerts dans le cadre de ce dispositif. «Certains employeurs n'hésitent plus à utiliser les dispositions de nos contrats comme moyen de pression. Ils peuvent vous manquer de respect et résilier votre contrat au gré de leurs humeurs», fulminent des jeunes protestataires. À ce propos, «les menaces des responsables de résilier nos contrats, sous prétexte que nous n'avons pas le droit de faire la grève, ne nous ont pas dissuadés de sortir dans la rue», clame une représentante des employés du pré-emploi. En plus des passe-droits qu'ils dénoncent, les manifestants affirment n'être jamais été favorisés dans les recrutements directs. Ils sont, du reste, marginalisés et n'ont pas le droit de participer aux concours de recrutement. Les protestataires revendiquent, en plus de la titularisation, le droit de participer à tous les concours internes et externes. Ils demandent en outre le gel de tous les concours de recrutements et à être favorisés sur ce volet tout en exigeant à ce que les départs en retraite soient remplacés par des diplômés ayant acquis suffisamment d'expérience pour assurer les mêmes tâches.