Des dizaines de jeunes recrutés dans le cadre des dispositifs du pré-emploi et du filet social, ont organisé, hier, un sit-in devant le siège de la wilaya d'Oran. Le comité national des travailleurs du pré-emploi et du filet social ne baisse pas les bras. La sourde oreille du ministère du Travail et les interpellations dont ses responsables font l'objet à chaque manifestation ne les dissuadent guère. Dénonçant «la situation catastrophique des travailleurs du pré-emploi et du filet social en raison de leur exploitation pour une médiocre indemnité», et cela pour la troisième fois consécutive en à peine deux mois, des dizaines de jeunes recrutés dans le cadre de ces dispositifs, ont organisé hier matin, un sit-in devant le siège de la wilaya d'Oran. Leur principale revendication consiste en leur permanisation sans aucune condition. Les manifestants ont également scandé «pas d'intégration, pas d'élection» en brandissant diverses banderoles. Cette protestation pacifique avait pour but d'appeler les pouvoirs à intégrer, sans condition aucune, tous les contractuels diplômés et le gel temporaire des concours de la Fonction publique pour donner la priorité à cette catégorie de travailleurs. Les prestataires menacent de boycotter les élections législatives en cas de non-satisfaction de leurs revendications. Selon la présidente du comité national des travailleurs du pré emploi et du filet social, affiliés au syndicat autonome SNAPAP «des milliers de jeunes bénéficiaires de contrats de pré-emploi sont dans la précarité de leur emploi et, pis encore, l'absence d'une visibilité de l'avenir et revendiquent des postes permanents». Précarité Le comité réclame aussi la suppression de la politique du pré-emploi ou du travail précaire, l'ouverture des portes de dialogue et l'octroi d'une pension à tous les diplômés au chômage jusqu'à ce qu'ils trouvent un emploi. «Ils sont près de 24.000 jeunes à Oran qui ont accepté des contrats de pré-emploi pour ne pas rester au chômage.» Les manifestants se battent depuis plusieurs mois pour imposer leur intégration dans les postes d'emploi qu'ils occupent depuis des années déjà pour se débarrasser du spectre du chômage qui les hante, à l'approche de l'expiration du contrat de travail. «La majorité des travailleurs, dans le cadre des différents dispositifs, est surexploitée et ferme les yeux sur cet état de fait pour acquérir l'expérience dans l'espoir d'être confirmée un jour et non rejetée, pour libérer la place à d'autres contractuels qui subiront le même sort», souligne un manifestant. «Les dispositifs ANEM, filet social et autres faussent la donne du taux de chômage: une fois recrutés on nous compte parmi les travailleurs et même lorsqu'on nous met à la porte, pour eux on a travaillé alors que l'on retombe dans le gouffre du chômage.» a tonné un autre, avant d'ajouter: «nous refusons d'être utilisés pour la propagande de la réussite d'un dispositif». Hier, les protestataires se sont montrés résignés à gagner la partie. «On demande notre droit constitutionnel au travail».