L'adhésion populaire à l'appel du quotidien Il Manifesto, qui a appelé à descendre dans les rues de la capitale pour exiger la libération de Giuliana Sgrena et la fin de l'occupation de l'Irak, a dépassé les prévisions les plus optimistes . Des centaines de milliers de personnes de différents courants politiques ont pris part à la marche massive qui a démarré hier de la place de la République, à Rome, pour s'achever au Circo Massimo. Le collectif « Arrêtons la guerre », les trois principaux syndicats (Cgil, Cisl et Uil) et plusieurs associations de défense des droits de l'homme ont drainé une foule impressionnante qui a marché, sur un long parcours, portant les drapeaux aux couleurs arc-en-ciel de la paix et les photos de Giuliana Sgrena. A la vue de la marée humaine, qui a choisi de passer son samedi après-midi sous le signe de la solidarité avec Giuliana, le père de la journaliste séquestrée à Baghdad depuis plus de deux semaines, Franco Sgrena, a confié à la presse : « A présent, je suis plus optimiste qu'avant. » Le leader de l'opposition et ancien Premier ministre, Romano Prodi, a affirmé : « Je suis convaincu que toute l'Italie est ici aujourd'hui. » Le maire de Rome, Walter Veltroni, a déclaré que « Rome a démontré une fois de plus son attachement à la paix » et a rappelé l'appel qu'il avait lancé, à la mosquée de Rome, avec l'imam, pour la libération de Giuliana. Les collègues de Giuliana de Il Manifesto et quelques confrères arabes ont donné le départ à la manifestation sous la banderole « Libérons la paix, libérons Giuliana, Florence et Hussein ». L'envoyée du quotidien français Libération, Florence Aubenas, et son interprète irakien, eux aussi kidnappés et séquestrés en Irak, ont été évoqués dans les mots d'ordre de la marche. Le leader des communistes, Armando Cossuta, n'a pas épargné le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi. « Ceux qui n'ont pas pris part à cette manifestation ne représentent plus notre peuple. J'entends le centre-droite, Berlusconi et ses amis. » Tentant de calmer les esprits, le secrétaire des démocrates de gauche et représentant de l'opposition, Piero Fassino, a affirmé : « Aujourd'hui, ce n'est pas un jour pour polémiquer. Il faut qu'on œuvre tous pour la libération de Giuliana Sgrena. »