Les bourses au profit des étudiants en graduation vont augmenter de 50% l Pour les doctorants, l'Etat institue une bourse mensuelle de 12 000 DA l Cependant, beaucoup de questions se posent sur la qualité de la formation. L'année universitaire 2009-2010 commence. Plus d'un million d'étudiants rejoindront dès aujourd'hui les établissements universitaires au niveau national. Plus exactement 1 164 137 étudiants dont 134 981 nouveaux (57,7% de filles) seront encadrés par 35 000 enseignants dont 7000 de rang supérieur avec une moyenne d'un enseignant pour 30 étudiants. Les capacités d'accueil et d'hébergement du secteur de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique sont estimées à 1 200 000 places pédagogiques et à 510 000 lits. Mais en dépit des efforts consentis et des assurances du ministère en charge du secteur, plusieurs infrastructures et établissements universitaires semblent se trouver toujours dans un état lamentable, sans le minimum de moyens et de commodités nécessaires. Comme l'année précédente, l'année universitaire 2009-2010 est considérée comme celle de la poursuite des réformes dont l'objectif est d'améliorer la qualité de la formation universitaire. Parmi les nouvelles mesures, l'on peut citer l'ouverture de classes préparatoires aux écoles nationales des sciences et technologies, des sciences économiques et commerciales et de gestion. Des écoles préparatoires intégrées en informatique et en architecture verront également le jour ainsi que des écoles supérieures de technologie, de journalisme, de sciences politiques et d'administration. Cette rentrée universitaire se distingue aussi par l'ouverture, faut-il le relever, de 4 écoles supérieures nationales et de 56 nouvelles résidences universitaires. Cette année verra également l'élargissement du système LMD avec de nouveaux diplômes de licence, master et doctorat qui complètent la nouvelle configuration de l'enseignement, des classes préparatoires et écoles nationales supérieures ainsi que des filières d'inscription nationale. Afin de réduire le déficit en encadrement dont souffre plusieurs établissements, il a été décidé l'ouverture de 7184 postes de formation en magister, 2240 postes de troisième degré LMD, 2450 postes de spécialités en médecine. Quant aux écoles doctorales, elles sont au nombre de 83 et couvrent toutes les spécialités. Autre nouveauté pour cette année : l'augmentation de 50% des bourses au profit des étudiants en graduation ainsi que l'institution d'une bourse mensuelle de 12 000 DA au profit des doctorants. Face à l'augmentation graduelle du nombre d'étudiants qui sera de 2 millions d'ici 2014, selon les dernières prévisions du ministère de l'Enseignement supérieur, de nouveaux projets sont lancés afin d'améliorer à la fois les capacités d'accueil et celles de l'encadrement. Il est également question d'élargir l'enseignement à distance, aux écoles préparatoires et aux écoles nationales. Ce système d'enseignement sera soutenu par une chaire de l'université du savoir qui sera lancée au courant du deuxième semestre 2010. Aussi, le système de bibliothèque numérique et d'information scientifique et technique devrait être renforcé par l'élargissement de l'opération de connexion entre les bibliothèques des établissements. Mais est-ce suffisant pour sauver l'université algérienne du naufrage dont parlent les spécialistes depuis de longues années ? « Les cités universitaires croulent sous le poids du nombre. Les étudiants habitent jusqu'à 5 dans des chambres d'une dizaine de mètres carrés ; celles-ci sont souvent démunies de chauffage, d'eau chaude pour ne pas dire d'eau tout court. Les repas servis dans les restaurants universitaires n'ont plus rien à voir avec une alimentation saine et équilibrée [...] L'étudiant, dans ce contexte, n'a plus rien à envier au chômeur, bien au contraire. Clochardisé, n'attendant rien de l'avenir, il se reconvertit le plus souvent au commerce informel », relevait le sociologue Aïssa Kadri au tout début de la décennie 1990. Depuis, la situation de nos universités ne fait qu'empirer.