Le discours du président de la République a été exclusivement dédié à la jeunesse par le truchement des secteurs de la formation professionnelle, de l'éducation et de l'enseignement supérieur. Un thème de circonstance puisque Bouteflika donnait, à l'occasion, le coup d'envoi de la 2e Conférence nationale sur la formation professionnelle abritée par Sidi Bel-Abbès, trois jours durant. Des promesses, il y en a eu comme attendu, et ont concerné bourses et primes des apprenants, tous paliers confondus. Bouteflika, visiblement en forme et fidèle à sa réputation de grand tribun, a enflammé les présents à la salle omnisports du 24-Février-1956, venus l'applaudir. Le chef de l'Etat s'est déclaré attentif aux problèmes de la jeunesse en restant convaincu de leur apporter les solutions qui s'imposent, tout en faisant un clin d'œil à l'industrie mécanique et au complexe électronique en affirmant qu'ils renaîtront. Comme pour rassurer la jeunesse, il dira que sa problématique est prise en charge par l'ensemble des secteurs ministériels et par l'ensemble des institutions étatiques. Détaillant son approche du système éducatif national, il évoquera le secteur de la formation et de l'enseignement professionnels en insistant sur sa progression à travers un doublement des effectifs des stagiaires en établissement et en apprentissage de 340 000 en 1999 à 654 000 en 2008. Le secteur, qui s'est renforcé par la création de 300 sections détachées qui fonctionnent au profit du monde rural, dispose d'un réseau de 1 035 établissements de formation totalisant une capacité d'accueil de 248 000 places pédagogiques. Comme perspectives d'avenir se reposant sur une enveloppe budgétaire estimée à près de 60 milliards de dinars, la programmation de 438 nouvelles structures de formation et d'hébergement représentant 56 000 postes de formation et 9 120 places d'internat. Côté “bonnes nouvelles”, il annoncera qu'à partir de l'automne prochain, la bourse d'équipement annuelle aux stagiaires passera de 300 à 2 000 DA et tous les stagiaires qui ne bénéficient pas déjà d'une bourse de formation professionnelle recevront désormais une bourse mensuelle de 500 DA. Il annoncera également que les stagiaires du niveau supérieur de la formation professionnelle verront leurs bourses relevées d'un seuil de 50%. Et pour offrir plus d'opportunités aux stagiaires, la prochaine loi de finances complémentaire inclura des dispositions fiscales en faveur des entreprises qui accueilleront les apprentis stagiaires. Il abordera aussi l'avenir des apprenants en affirmant que des cellules de conseil seront créées au niveau de chaque centre de formation professionnelle, comme dans chaque établissement universitaire pour assister les étudiants et les stagiaires désireux de créer leur propre activité à l'issue de leur formation. Le Président a mis en exergue le système national d'enseignement qui s'est concentré sur une réforme profonde appelée à se poursuivre. Il citera en exemple la réalisation, lors des dix dernières années, de la moitié des lycées et les trois quarts des CEM existants et le soutien massif au profit des enfants des familles démunies. Le président de la République évoquera encore cette réforme en affirmant qu'elle doit toucher la formation et le recyclage de ses personnels et tendre à consolider l'appartenance patriotique et identitaire chez les élèves. Il annoncera que durant les cinq prochaines années, un véritable enseignement de l'informatique à tous les paliers du primaire à l'université pour développer l'économie du savoir dans le pays et permettre aux générations montantes de maîtriser les technologies contemporaines de l'information. La jeunesse en toile de fond Quant au secteur de l'enseignement supérieur, il a triplé ses capacités d'accueil pédagogique et social pour recevoir plus d'un million d'étudiants durant l'année en cours. Un effectif qui verra, dès juin prochain, une augmentation de 50% des bourses allouées pour les étudiants de graduation et de postgraduation, alors qu'une bourse de soutien mensuelle de 12 000 dinars sera servie, à partir de la prochaine rentrée, aux étudiants en doctorat qui ne disposent pas d'un salaire. Une mesure qui, à elle seule, affirme Bouteflika, mobilisera plus de 1 440 millions de dinars par an. Il a abordé la lutte contre le chômage et la volonté politique de doubler le nombre d'étudiants pour le porter à deux millions pendant les cinq prochaines années. À ce titre, il parlera des 150 milliards de dollars, quota du concours public pour le programme quinquennal de développement, dont une part appréciable de ces ressources devront s'orienter vers la création de richesses et d'emplois à laquelle prendra part le capital privé national ainsi que l'investissement étranger. En parallèle, le premier magistrat du pays évoquera la prochaine présidentielle en appelant les jeunes à voter massivement en déclarant que l'Algérie a besoin d'un président épaulé par son peuple en toute démocratie. Cependant, il éludera la question des harragas, même s'il l'abordera en coup de vent, et le problème de la violence scolaire, un phénomène qui commence à inquiéter réellement. Plus loin, le chef de l'Etat ne manquera pas de souligner que “le terrorisme est pire que le colonialisme”. La visite du chef de l'Etat a été l'occasion pour une série d'inaugurations qui a débuté par le dédoublement de la RN13 sur 30 km, entre Sidi Bel-Abbès et la limite de la wilaya de Mascara, avec la réalisation de deux ouvrages d'art pour assurer, selon le maître d'œuvre, une plus grande fluidité du trafic routier ainsi que la réduction des accidents de la circulation. Le projet, réceptionné en août 2006, a coûté 1,3 milliard DA. Dans la commune mère, le président de la République a inauguré le projet des 200 logements de type location-vente, partagés entre F3 et F4, réalisés dans le cadre du programme national, de 2002, des 35 000 logements. L'autre volet dédié au secteur de l'habitat a été l'inauguration des 639 logements de type LSP, dont 38 logements promotionnels, réalisés dans le cadre du programme quinquennal de l'exercice 2006-2008. Ce projet a été réceptionné en septembre dernier. Le secteur de l'éducation a été à l'honneur avec l'inauguration et la baptisation d'un lycée du nom des 12 enseignantes et enseignants assassinés en 1997. Cette infrastructure réalisée, selon la carte scolaire, vient remplacer un lycée non fonctionnel dans la commune de Sidi-Brahim et comprend 16 classes ainsi que 4 laboratoires. Un autre lycée et un CEM ont été également visités par la délégation présidentielle. Bouteflika a inauguré une maison de la culture à Sidi Bel-Abbès comprenant une salle de spectacle, une bibliothèque et un cinéclub et vidéo. Le projet lancé en 2003 a connu un arrêt des travaux de trois ans après la résiliation du contrat des deux entreprises réalisatrices. Quant au secteur de l'enseignement supérieur, il a enregistré l'inauguration de 4 000 places pédagogiques, sous forme de salles de 50 places, d'amphithéâtres de 300 et 400 places, ainsi que la réalisation de 3 500 lits avec des structures d'accompagnement et restaurant central de 800 places. S. O.