L'accord en question prévoit, indique M. Abada, membre du collectif des travailleurs de l'ENTP, une augmentation de 25% du salaire de base, la réactivation de la cotisation IFRI ainsi que le l'application du système de relève 4×4. Cet accord salarial fait suite, rappelle-t-il, à l'action de protestation menée par l'ensemble des travailleurs exigeant, d'un commun accord, une revalorisation des salaires. En effet, les travailleurs, soumis au système de relève, ont décidé, lundi, de boycotter le restaurant 2000 de la base-vie du 11 Décembre 1960, communément appelée «base Nord», dans la zone pétrolifère de Hassi Messaoud. Ce procédé de revendication se trouve le plus «approprié», de nos jours, dans l'activité amont de Sonatrach à Hassi Messaoud. «Les contestataires se sont sentis lésés, surtout après la prise en charge des mêmes revendications par d'autres entreprises relevant de la société mère, Sonatrach, d'où le recours à cette forme de protestation», souligne Rachid Abada. Outre les 25% d'augmentation sur le salaire de base intervenue en février dernier en faveur des employés de Sonatrach, ces deniers ont également bénéficié de l'application de la cotisation retraite de 27 jours, de la revalorisation de l'indemnité de zone ainsi que de l'application du système de travail soumis à la relève 4×4 pour l'ensemble des travailleurs. «Ce qui n'a pas été le cas des filiales de l'amont, sises à Hassi Messaoud», note notre interlocuteur. Selon lui, les travailleurs de l'ENTP ont décidé d'entreprendre une action de protestation consistant à boycotter le restaurant 2000, après les «tergiversations» du conseil d'administration qui a fait l'impasse sur la question des augmentations de salaire lors de la réunion tenue fin mars dernier. Le mouvement de protestation a surtout été mené, selon nos sources, par les travailleurs des deux importantes structures de l'ENTP, à savoir la direction transport et la direction maintenance pétrolière. Craignant que le mouvement ne débouche sur une grève générale, la direction de l'ENTP a réagi en consentant une revalorisation salariale de l'ordre de 10% dans un premier temps, avant d'opter pour une augmentation de 15% du salaire de base. Le niet opposé par les travailleurs à cette augmentation, qualifiée de «dérisoire», et la pression exercée sur les cadres dirigeants de l'entreprise a ouvert la voie à de nouvelles négociations qui se sont déroulées lundi. Hier, au deuxième jour de la protestation et après d'âpres négociations, la direction générale a finalement consenti une revalorisation de 25% en sus de la mise en œuvre de la cotisation IFRI et de l'application du système de relève 4×4. Il y a lieu de signaler que les nombreux changements opérés depuis quelques années à la direction de l'ENTP et l'inaction du syndicat d'entreprise ont longuement retardé la mise en place d'accords salariaux. Cependant, selon bon nombre de travailleurs, la nomination de M. Hadjadj au poste de PDG, en août 2011, laisse entrevoir de réelles opportunités d'améliorer les conditions de travail dans les bases pétrolifères, lui qui vient de consentir une revalorisation conséquente des salaires à l'ENTP.