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Pour une transmission du patrimoine par l'école
Publié dans El Watan le 28 - 04 - 2012

El Watan en a rendu compte. Nous aimerions ajouter quelques éléments concernant le patrimoine immatériel, car cette dimension permet de mesurer combien cette ville et cette région peuvent s'enorgueillir d'une richesse et d'une hospitalité qui ne sont pas que des légendes.
Non que le site, les monuments ou tout ce qui est économique, agricole ou architectural soient moins importants, mais il est difficile de rester insensible devant tant de simplicité et d'humanité. Ces gens sont fabuleux ! Leur générosité ne consiste pas uniquement à offrir des biens, encore que non, elle vous fait du bien. Elle est toute dans cette ouverture et cet accueil qui vous dit : «Venez, faites halte chez nous.» On se sent vraiment apaisés devant tant de calme, de densité et de pesanteur…, comparés à la fébrilité caractéristique de nos villes. Quelle émotion devant ce djebel Kerdada chanté par Cheikh Smati, poète de Sidi Khaled dont la légende dit «Ya sama' kaoul essmati goul amine» (O toi qui entends les paroles de Smati, dis amen), tant sa verve est reconnue et respectée au titre d'une parole sacrée : Et haouel ya kaf kerdada warhal darragt a‘liya jbal ettawaya.
Bou Saâda est, comme chacun le sait, mais cela peut valoir pour toute cette région qui va de Biskra jusqu'à Laghouat, en passant par M'sila, Djelfa, El Ksar…, l'un des centres névralgiques de ce chant que l'on appelle saharien et auquel le grand Khelifi Ahmed a donné toutes ses lettres de noblesse. Triste coïncidence, cet immense artiste disparaissait deux ou trois jours avant l'ouverture du colloque. L'une des communications de cette rencontre, consacrée au chant «ayieye», lui était d'ailleurs dédiée, en hommage à tout ce qu'il a pu représenter.
Bou Saâda, comme toute cette zone du Hodna, est aussi un vivier d'authentiques poètes, souvent chantés justement dans le «ayieye», que nous avons eu la chance de rencontrer et avec lesquels nous avons passé des instants inoubliables. Dans une langue que l'on dit populaire, ou dialectale, mais dont la teneur, la hauteur et, osons-le et le classicisme, permettent toute forme d'expression poétique, ils disent leur mode de vie, mais parlent aussi de Kaïs et Leyla, d'amour et de mélancolie. Oui, cette langue est belle, très belle, d'autant plus belle que, tout en n'étant pas considéré comme littéraire, elle produit une littérature qui ne peut craindre aucune comparaison. Et l'on se prend à rêver d'un jour où ces poèmes seraient étudiés à l'école. Car cette langue, authentiquement nationale, aiderait justement à guérir et à dépasser les multiples fractures (imaginaires, mais qui produisent de désastreux effets de réalité) qui affligent notre pays : fracture entre une langue dite «populaire» et une autre supposée «classique» ; il n'y a pas plus d'arabe «classique» comme essence pure à mythifier ou à combattre que de langue populaire disqualifiée pour toute création artistique.
Fracture entre le sacré et le profane : cette poésie nous donne à lire des textes où une religion apaisée n'interdit pas l'amour ni les préoccupations terrestres, et où l'on n'est pas très loin de la sécularisation.
– Fracture entre le Nord et le Sud, ou entre ville et terroir : même s'ils valorisent leur mode de vie et le chantent, ces poètes ne le font quasiment jamais en opposition aux autres. Et s'il arrive parfois de trouver des textes où le Nord et la ville sont un peu moqués ou critiqués, ce n'est jamais ni méchant ni mal intentionné. Ils ne se situent pas dans l'opposition ou l'adversité.
Tout en ayant un enracinement local très fort, cette poésie est non seulement nationale, mais par ses formes et surtout ses thèmes, elle est dans l'universel, elle nous donne la preuve que l'universel n'est pas le contraire du local, il en est le déploiement. L'universel n'est pas le contraire du particulier, et il n'y a pas d'universel sans enracinement local.
C'est donc un vrai patrimoine, riche et fécond dont notre pays dispose et dont il n'a pas le droit de passer à côté. Il faut le valoriser et valoriser un patrimoine, ce n'est pas l'inscrire dans on ne sait quelle vision paranoïaque qui en fait un objet continuellement attaqué par de fantasmatiques invasions culturelles ; valoriser un patrimoine, c'est l'aider à se développer pour qu'il continue à produire, l'éditer, le lire, l'apprendre. En un mot, le promouvoir à travers toutes les institutions de l'Etat, notamment l'école, pour se l'approprier et le transmettre aux jeunes générations qui ne peuvent qu'en tirer fierté.


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