Les chefs d'inculpation retenus contre le militant au Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC) et à la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (Laddh), à savoir «incitation directe à attroupement», «usurpation de fonction» et «entrave au fonctionnement d'une institution», «sont infondés», selon Me Noureddine Benissad, membre du collectif d'avocats de la défense, et président de la Laddh. Depuis l'arrestation de Abdelkader Kherba pour avoir participé pacifiquement à une manifestation des greffiers grévistes, les militants des droits de l'homme et syndicalistes n'ont pas ménagé leurs efforts pour dénoncer cette arrestation arbitraire et exiger sa libération. Abdelkader Kherba a été arrêté le 18 avril dernier et envoyé à la prison de Serkadji, où il a observé une grève de la faim. Hier, une quarantaine de jeunes militants du Rassemblement action jeunesse (RAJ) venus de Béjaïa, de Sétif et de Batna, pour exprimer leur soutien à Kherba, ont été refoulés par un barrage de police à l'entrée d'Alger. Ils ont dû rallier le centre d'Alger individuellement via le transport public. Une semaine auparavant, ce sont d'autres militants qui ont fait l'objet d'arrestation, devant le tribunal qui avait requis trois années de prison ferme contre Kherba. «Cette revue à la baisse est l'aboutissement de la mobilisation solidaire nationale», indique le président du RAJ, Abdelouhab Fersaoui, avant de préciser que «le RAJ, n'est pas satisfait du verdict, et condamne ce jugement injuste et demande son acquittement pur et simple». Même son de cloche chez Me Benissad qui rappelle que la Constitution et les conventions internationales relatives aux droits de l'homme ratifiées par l'Algérie garantissent les libertés, notamment les libertés d'expression et d'opinion. De ce fait, la Laddh appelle les pouvoirs publics à «se conformer à ces instruments et lever les entraves à leur exercice». De son côté, Hakim Addad, ancien président du RAJ et candidat du FFS à Alger, affiche son mécontentement quant au verdict de cette affaire. «Nous ne pouvons pas nous contenter de cette victoire qui à mon avis n'est pas totale. La mobilisation doit continuer et même s'accentuer pour que ce jugement soit revu en appel et que le militant soit purement et simplement acquitté et qu'aucune charge ne soit retenue contre lui», exige-t-il. A noter que depuis la détention du jeune militant, aucun parti politique n'a réagi pour dénoncer la partialité qui entoure cette affaire, en cette période d'effervescence électorale.