La condamnation, jeudi dernier, du militant de la LADDH, Abdelkader Kherba, à une année de prison avec sursis et 20 000 DA d'amende, suscite l'indignation des organisations nationales et internationales. En effet, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH) appelle, dans un communiqué rendu public hier, les autorités à se conformer aux conventions internationales ratifiées par l'Algérie et lever les entraves «aux libertés d'expression et d'opinion». «Si la Ligue se réjouit de la libération de Abdelkader Kharba, en attendant que son dossier soit réexaminé en appel, elle rappelle que ce militant a été poursuivi uniquement pour avoir exprimé son soutien au mouvement de grève des greffiers, ce qui, au point de vue de la loi, ne constitue nullement un délit», note la Ligue dans son communiqué. Pour sa part, l'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l'homme (OBS), programme conjoint de la FIDH et de l'Organisation mondiale contre la torture (OMCT), appelle «à l'abandon de toute forme de poursuites arbitraires à l'encontre de Abdelkader Kherba». Dans une déclaration transmise aux plus hautes autorités de l'Etat, l'OBS demande également la cession de «toute forme de harcèlement judiciaire à l'encontre de l'ensemble des défenseurs des droits de l'homme en Algérie». Cette affaire a suscité aussi la réaction du ministère français des Affaires étrangères (MAE) qui rappelle «l'attachement de son pays à la liberté de manifestation». «La France rappelle son attachement à la liberté de manifestation, en Algérie, comme partout ailleurs dans le monde», déclare le porte-parole du MAE français, Vincent Floreani, au cours d'un point de presse animé, hier à Paris, en réaction à une question concernant la condamnation de Mohamed Kherba. L'association Rassemblement action jeunesse (RAJ), qui avait également affiché son soutien au militant de la LADDH dès son arrestation, dénonce aussi cette condamnation. «Le RAJ ne peut se réjouir que si la peine de prison avec sursis à l'encontre de notre camarade Kherba est levée. Nous ne sommes pas satisfaits du verdict et condamnons ce jugement injuste. Nous demandons son acquittement pur et simple», précise l'organisation dans un communiqué. L'association exige, en outre, l'arrêt des poursuites judiciaires et des intimidations à l'encontre des Algériens et particulièrement des militants. Tout en saluant la remise en liberté de Abdelkader Kherba, Hakim Addad, candidat du FFS aux législatives du 10 mai à Alger, appelle, lui aussi, au maintien de la mobilisation jusqu'à l'acquittement de Kherba. «Nous ne pouvons pas nous contenter de cette victoire qui, à mon avis, n'est pas totale. La mobilisation doit continuer et même s'accentuer pour que ce jugement soit revu en appel et que le militant soit purement et simplement acquitté et qu'aucune charge ne soit retenue contre lui. Il est inacceptable que soit prononcée une peine même avec sursis à l'encontre d'un citoyen ayant soutenu de manière pacifique des travailleurs grévistes. Accepter cela, c'est se préparer à de nouvelles arrestations et autres intimidations de militants à l'avenir», précise-t-il.