Abdelkader Kherba, 32 ans, militant des droits de l'homme, en détention provisoire à la prison de Serkadji, devrait connaître son verdict demain. Pour demander sa libération, des mouvements sociaux organiseront une action. «Nous sommes tous des Kherba», disent leurs animateurs. «Cette initiative a pour but de mobiliser des forces pour demander l'acquittement de Kherba», a indiqué, lors d'une rencontré animée hier à Alger, Hakim Addad, candidat FFS aux législatives dans la capitale. Cette rencontre a pu faire converger les points de vue. Les militants ont statué pour «la tenue d'une action sur le terrain». Abdelwahab Fersaoui, président du Rassemblement action jeunesse (RAJ), a, pour sa part, estimé que «la date du 1er mai est peut-être celle des mouvements sociaux». «Il est possible d'unir les rangs pour demander la libération de Abdelkader Kherba.» Et d'ajouter : «Si Kherba est condamné, cette dérive nous concerne tous.» Hacen Ferhati, de SOS Disparus, dit que «les partis politiques sont les lièvres du pouvoir». «Aucun candidat n'a dénoncé l'arrestation de Kherba. Je suis d'ailleurs scandalisé par Farouk Ksentini qui est soi-disant le défenseur numéro un des droits de l'homme en Algérie. Aujourd'hui, il est certain que la société civile doit rester solidaire et dénoncer les atteintes.» Abdou Bendjoudi, porte-parole du Mouvement de la jeunesse indépendante pour le changement (MJIC), lance un appel à tous les mouvements sociaux pour demander «en bloc la libération de Kherba». «Malgré nos divergences, l'essentiel de notre mobilisation demeure l'acquittement du militant des droits de l'homme, Abdelkader», espère-t-il. Il souligne «ne pas connaître l'inculpé, mais se mobiliser pour lui, est une forme de lutte contre le régime». Le militant du MJIC juge que «si Kherba est condamné, les arrestations se banaliseront». Analysant cette interpellation, Bendjoudi va plus loin : «Si les le processus de répression ne s'arrête pas, les assassinats politiques suivront.» Reprenant la parole, Hakim Addad observe que «les deux problèmes majeurs du régime demeurent la question des disparus et des chômeurs». «En arrêtant Abdelkader Kherba, le pouvoir veut intimider cette catégorie qui a su s'organiser au sein du Comité national de défense des droits des chômeurs.» Pour rappel, jeudi dernier, le procureur de la République du tribunal de Abane Ramdane avait requis une peine de 3 ans à l'encontre de Abdelkader Kherba. Trois chefs d'inculpation ont été prononcés contre lui, à savoir «incitation à attroupement», «usurpation de fonction» et «entrave au fonctionnement d'une institution»