Le retard accusé par l'arrivée du gaz naturel dans la majorité des foyers de la daïra de Aïn El Hammam a fini par tempérer les ardeurs des citoyens qui donnent l'impression d'avoir revu leurs illusions à la baisse. Annoncés dans un premier temps, pour l'année 2007, la population ne verra, finalement, les premiers essais réalisés qu'en 2008. Une dizaine de maisons seront alors, alimentées à Aït Yahia, suivies quelques mois après, par l'inauguration de l'alimentation d'une « maison témoin » à Michelet-centre. Comme si on devait se suffire de quelques chiffres, les « plus chanceux » se font alors, de plus en plus rares. Certains pères de familles se trouvent confrontés au coût de l'installation intérieure qui revient à près de trente mille dinars et la pose du compteur à dix mille dinars. Ceux dont les moyens leur permettent de faire face à ces dépenses se plaignent d'être éloignés du réseau de distribution.La réalisation de la première tranche, promise pour la fin de l'année 2008, est loin d'être achevée. Elle devrait par la suite, laisser place à l'étape suivante, projetée « pour avant 2009 » avait-on annoncé, l'an dernier. Cependant, force est de croire que les déclarations resteront des vœux pieux. Le rythme des travaux ne prête guère à l'optimisme. Les entreprises venues en force, avant les élections présidentielles, se font maintenant, plus discrètes. Si le bourg d'Aït Sidi Saïd, avec une dizaine de maisons et la cité Sidi Ali Ouyahia sont alimentés, le reste de la commune attend toujours. Le centre-ville n'est alimenté que dans une faible proportion alors que les établissements scolaires se chauffent toujours au mazout et continuent de cuisiner au propane. Il en est de même pour l'école de formation paramédicale et surtout de l'hôpital dont les besoins en gaz sont très importants. La population qui avait, trop tôt, chanté victoire, se rend à l'évidence que ce n'est pas cette année qu'elle remisera les poêles à mazout. Les réserves de fuel sont alimentées par des camions-citernes. Comme chaque année en cette période, les paysans qui ne peuvent faire face au coût du mazout se rabattent sur le bois de chauffage, qu'ils ont commencé à transporter à dos d'âne, dès le début de l'été... Au loin, dans la forêt les tronçonneuses continuent à abattre les chênes un par un. Le bon vieux « kanoun » a encore de beaux jours devant lui. Plusieurs projets de raccordement au réseau du gaz naturel ont été lancés à travers de nombreuses localités de la wilaya, mais l'avancement des travaux n'a pas atteint des niveaux satisfaisants. Les citoyens, notamment dans les villages, s'étonnent que le gaz ne parvienne pas dans leurs foyers une année après le lancement des travaux à l'occasion de cérémonies officielles initialement prometteuses.