Ni les mises en garde du wali, ni les déclarations des élus de l'APW, ni les articles parus en grand nombre dans différents organes de presse, n'ont réussi à minimiser la casse, s'agissant de la dilapidation du foncier à Souk Ahras, wilaya où plusieurs projets d'utilité publique risquent d'être compromis, sinon implantés à des dizaines de kilomètres des centres urbains. Hier, à Haï Echahid, un nouvel acquéreur d'un lot de terrain d'environ 200 m2 a annexé un parking, propriété communale, et a entamé les travaux sur un autre espace public sans qu'aucune autorité responsable ne s'en inquiète. Les habitants de ce quartier savent pertinemment que des instances officielles font la sourde oreille et se complaisent dans un silence complice. «Il s'est avéré que ceux qui détiennent les outils dissuasifs et des responsables à tous les niveaux sont impliqués au même titre dans la dilapidation du foncier à Souk Ahras», nous dit un représentant de ladite cité où le phénomène a atteint le summum. Au lieudit Ali Benkouider, sis à la cité Ahmed Loulou, un quidam s'est proclamé maître d'un espace domanial estimé à un hectare. Des lopins sont vendus et revendus au vu et au su des autorités, et personne ne s'en offusque. Même situation à la cité Ibn Rochd où des bâtisses sont érigées en dur sur des terrains étatiques ; elles sont plus de 30 constructions illicites à avoir vu le jour en l'espace de 3 mois. «A Mechroha et Aïn Seynour, c'est la débandade, et nul ne peut se targuer d'avoir réussi, non pas à stopper l'irréversible avancée des constructions illicites sur les propriétés domaniales ou communales, mais à lever le petit doigt pour dénoncer le cartel du foncier, que tout le monde connaît dans notre commune», nous confie, sous le sceau de l'anonymat, le représentant d'une association. Les élus de l'APW et ceux de l'APC, les associations de quartier, l'administration, les citoyens ainsi que la police de l'environnement, sont tous d'accord sur ce constat alarmant. A qui donc incombe le rôle d'endiguer ce fléau ravageur ?