En présence de son épouse et du représentant de la fondation «Gas Natural» qu'il a créée avant sa mort, le conférencier, Dr Ramon Floch, Ami de M Farell, a tenté de remémorer la trépidante vie de cet amoureux du Sahara où il repose depuis sa disparition en 1999. Sa rencontre avec l'Algérie et son désert a eu lieu en 1961 lorsqu'il était dirigeant de la compagnie «Catalan del Gaz». Convaincu que l'indépendance de l'Algérie était proche, M. Farell était rentré très tôt en contact avec les dirigeants du FLN et du GPRA. Son grand projet était de construire un gazoduc reliant les champs gaziers algériens de Hassi R'mel à l'Allemagne en passant par Mostaganem et Carthagène en Espagne. Mais hélas, ce projet s'est finalement heurté au refus de Franco de voir un Catalan à sa tête. Loin de se décourager, M. Farell lance, entre-temps, la société «Gaz Natural» qui exploitera l'usine de regazéification à Barcelone qui transforme le gaz liquéfié acheminé de Libye par méthanier. L'Algérie ne commencera à alimenter l'usine en gaz qu'à partir de 1972. L'assassinat du vice-Premier ministre espagnol en 1973 viendra déjouer les plans de l'industriel, dont la société «Gaz Natural» sera nationalisée et rachetée par ENAGAS, nouvelle entité publique de production et de commercialisation du gaz dans la péninsule ibérique. Toujours aussi combatif, il fait fusionner en 1993 la «Catalan del Gaz» avec une autre «filiale ?» pour créer une nouvelle société dénommée «Gas Natural». Drôle de rebondissement, sachant que cette société finira en 1995 par racheter la compagnie publique ENAGAS, celle-là même qui l'avait absorbée. Il s'engage alors pour relancer son ancien projet de gazoduc, mais, cette fois-ci, il reliera Hassi R'mel à Cordoue en passant par Tanger au Maroc. Les travaux débutent finalement en 1994 et le Gazoduc entre en service en 1996. Ce projet, qui lui tenait tant à cœur, finira par porter son nom en souvenir de sa brillante carrière. Homme de principe, Duran Farell a mené une vie extrêmement active et variée. En parallèle du monde des affaires, il était aussi un grand amateur d'art. Il possédait une collection impressionnante d'objets anciens rapportés de ses voyages à travers le monde. Il s'engage aussi dans l'humanitaire en créant la Fondation «Catalan del Gaz» par le biais de laquelle il avait financé plusieurs opérations de développement, principalement en Amérique latine.