Le coup d'envoi des travaux du pipe sous-marin est prévu en juillet prochain. Les travaux de réalisation du gazoduc transméditerranéen Medgaz qui reliera la ville de Béni-Saf en Algérie à Almeria en Espagne seront lancés en juillet prochain et s'achèveront en 2007. Les deux pays ont décidé mercredi dernier, de passer d'une manière effective à la phase d'exécution. La société chargée de la construction du projet a été créée au cours de la visite de travail du ministre de l'énergie en Espagne il y a trois jours. M. Chakib Khelil a eu à confirmer, ainsi, l'engagement des partenaires espagnols, en l'occurrence Cepsa, Endesa et Iberdrola. Ce consortium a, en outre, invité la société espagnole Enagas, à s'impliquer en tant que partenaire dans ce projet. Elle (Enagas) sera chargée de réaliser l'interconnexion on-shore, Almeria-Albacette au reste du réseau espagnol. À tout ce groupe, se rejoignent la britannique BP et les françaises Gaz de France et Total. Les groupes de travail réunissant tous les partenaires de ce projets tiennent compte, faut-il le souligner, de l'étude de faisabilité technique et économique bouclée, effectuée pour la réalisation des interconnexions énergétiques entre l'Espagne et la France. Les négociations qui se sont déroulées dans une “excellente atmosphère”, pour reprendre les termes de Chakib Khelil, ont donné lieu à un accord dont la principale clause est la livraison de quelque 4 milliards de m3/an de gaz supplémentaires par l'Algérie à l'Espagne à l'horizon 2007. Compte tenu de la croissance avérée de la demande en gaz en Espagne, 13% en 2003, la quantité qui figure dans le contrat serait revue à la hausse une année après la mise en service du gazoduc. Medgaz qui reliera les champs gaziers de Hassi R'mel via Béni-Saf à l'Espagne pourrait rapporter à l'Algérie des recettes estimées entre 1 et 2 milliards de dollars annuellement. “C'est un investissement qui sera très rentable. Les bénéfices seront chaque année de l'ordre de 10% du montant des investissements consentis”, dira le directeur général de l'énergie au ministère. “Nous aurons ainsi une autre opportunité de valorisation de nos productions gazières”, ajoutera-t-il. Le coût de la pose des canalisations en Méditerranée sera estimé à 450 millions de dollars alors que leur montage sur le tracé en territoire espagnol nécessitera un financement de près de 200 millions de dollars ou plus. Il est à noter que Medgaz est le troisième gazoduc qui acheminera le gaz algérien vers les marchés européens. Deux gazoducs sont d'ores et déjà opérationnels. Il s'agit du gazoduc Maghreb-Europe ou Duran Farell, (Algérie-Espagne), traversant le territoire marocain et le détroit de Gibraltar et le gazoduc Transmed ou Enrico Mattei (Algérie-Italie via la Tunisie). Ces trois gazoducs seront suivis aussi d'un quatrième, le Galsi, qui acheminera le gaz algérien vers l'Italie via la Méditerranée et la Sardaigne. Le projet est à l'étude au plan technique et en phase de constitution des associés et de son montage financier. Les gazoducs Medgaz et Galsi seront en principe doublés de câbles électriques sous marins ou électroducs pour assurer sur les marchés européens le transport de surplus d'énergie électriques produite à partir du gaz algérien. Synthèse : B. K.