L'invitation concerne, plus précisément, les abattoirs avicoles publics dont les capacités d'abattage sont aujourd'hui limitées et mettent les aviculteurs producteurs dans des situations difficiles, notamment lors des périodes de grande production. Intervenant après l'état des lieux de la filière présenté par Mohamed Aïdouni, le président du Comité national interprofessionnel de la filière avicole (Cnifa), plusieurs éleveurs et producteurs avicoles ont évoqué la nécessité d'aller vers une régulation du marché toute l'année et ne pas se limiter uniquement aux périodes où le marché connaît une forte demande sur les viandes blanches. Selon eux, l'opération «triangulaire» initiée par les pouvoirs publics a sauvé beaucoup d'aviculteurs de la faillite et instauré une certaine stabilité sur le marché. Il n'en demeure pas moins que les capacités d'abattage insuffisantes remettent en cause le succès que connaît ce mécanisme. Un mécanisme qui regroupe les producteurs avicoles, les fournisseurs d'intrants et les abattoirs publics sur la base de la contractualisation des relations autour du prix de référence de 150 DA/kg pour les viandes blanches ; il consiste à fournir aux éleveurs aliments et poussins de chair et de récupérer ensuite le produit fini. Les différents opérateurs de la filière ont relevé les effets positifs de ces mesures sur la disponibilité des produits avicoles, la stabilisation, la diminution des prix, la protection des revenus des éleveurs et la préservation du pouvoir d'achat des consommateurs. Côté production, le Cnifa a indiqué que la consommation algérienne de produits avicoles (poulet et dinde) a augmenté ces deux dernières années, atteignant 13 kg par habitant et par an pour le poulet de chair, 3 kg pour la dinde. Pour le mois de Ramadhan, M. Aïdouni a affirmé qu'«en plus de la production du poulet frais des opérateurs privés, le secteur public interviendra par la mise sur le marché de 10 000 tonnes de poulet stocké dans le cadre du système de régulation». Les prix devraient osciller entre 280 et 320 DA/kg. L'on s'attend aussi à une production totale de 600 000 tonnes en 2012 contre 500 000 tonnes en 2011 et 450 000 tonnes en 2010. Une augmentation de l'offre et de la consommation est également constatée pour l'œuf, une filière qui a connu de bonnes performances, voire une surproduction ayant conduit certains aviculteurs à changer d'activité pour mévente. Le ministre a exprimé, à ce propos, son opposition à toute idée de régulation du marché par le biais d'une diminution de la production. «Je suis contre toute régulation qui se fait en limitant la production, comme c'est le cas pour l'œuf. Il faut trouver des solutions en aval, comme par exemple la création d'unités de transformation d'œufs en poudre, et ce, pour absorber le surplus de production», a-t-il précisé.