Bonne nouvelle pour les éleveurs de bétail avec l'annonce de la baisse de 10 % sur les prix des aliments destinés à l'élevage ovin, bovin ainsi que ceux utilisés dans l'aviculture. C'est M. Hocine Ayadi, membre du groupe public des aliments de bétail et d'aviculture (Onab) qui a déclaré à l'APS que «cette baisse concerne une quarantaine de produits et a pris effet à partir du début du mois de novembre en cours». Le nouveau barême des prix des aliments de bétail et de l'aviculture intervient dans le sillage de la baisse des cours mondiaux du soja et du maïs qui constituent la base essentielle de la fabrication de ces aliments. Pour rappel, entre les mois de juillet et octobre passés, les cours du soja et du maïs ont connu un net repli sur les marchés internationaux : «la tonne de maïs est passée de 250 dollars à près de 166 dollars actuellement, tandis que celle du soja est cédée à environ 342 dollars, après avoir culminé à 395 dollars, il y a quatre mois», explique le même responsable. L'autre facteur externe ayant favorisé la baisse du prix de cession des aliments de bétail aux utilisateurs nationaux est «le reflux des prix du fret des céréales payés aux armateurs qui s'établissent désormais à près de 100 dollars la tonne, après avoir atteint les 133 dollars la tonne l'été dernier», a-t-il ajouté. Cette décision va sûrement se répercuter sur la pérennité de l'activité d'élevage du bétail en ouvrant des perspectives aux autres éleveurs intéressés par cette activité. Ceci amènera certainement une ère d'autosuffisance du marché national. A la question de savoir pourquoi le recul des prix nationaux des aliments de bétail ne s'était-il pas traduit par une baisse des prix des viandes rouges et blanches sur le marché, M. Ayadi a répondu tout simplement que «ce sont les données du marché qui règlent le prix des viandes». Il a cependant suggéré que pour assurer la stabilité des prix de la volaille, un allègement fiscal de la TVA (actuellement de 17%) et d'autres taxes serait souhaitable sur les produits finis tels le poulet et les oeufs de consommation. «Arriver à des prix raisonnables de la volaille pour le consommateur est tributaire aussi de l'exonération des aviculteurs de ces taxes, et ce, afin de relancer cette filière et d'encourager la création de nouvelles unités avicoles, notamment celles spécialisées dans le poulet de chair et les œufs à couver», estime de son côté Tahar Benaissa, également membre du directoire de cette entreprise. Selon ses propos, d'autres taxes comme celles de l'abattage ou celles appliquées aux outils de production avicole ont favorisé «la prolifération d'abattoirs activant dans l'informel où la majorité des aviculteurs préfèrent abattre leur cheptel afin d'échapper au paiement des taxes». Actuellement, le kg de dinde se situe à 330 DA, le poulet «vidé» jusqu'à 300 DA le kg, tandis que le prix de l'œuf est passé à 11 DA. Au nombre de 25, les unités relevant de l'Onab produisent annuellement 1,6 million de tonnes d'aliments, dont près de 100 000 tonnes destinés à l'élevage ovin et bovin. Elles assurent, ainsi, près de 20% des besoins nationaux qui se chiffrent à près de 8 millions de tonnes/an, tandis que les 80% restants sont couverts par les opérateurs privés.