L'étude a montré que «tous les pays de l'Afrique du Nord, du Moyen-Orient et de l'Europe (EUMENA) peuvent bénéficier de la mise en place d'un système électrique intégré». «Pour la première fois, une étude s'intéresse à la région EUMENA dans son ensemble, prenant par exemple en considération la demande croissante d'électricité des pays MENA», explique Mario Ragwitz, qui a contribué à cette étude. Pour lui, «la demande en électricité de la région MENA pourrait quadrupler d'ici 2050, atteignant alors 3000 térawattheures en 2050». «Dans une région intégrée EUMENA, les pays de MENA exporteraient jusqu'à 20% des besoins en électricité de l'Europe», est-il souligné. Cette étude affirme qu'«un système électrique intégré en EUMENA profite à la région en termes de compétitivité, de durabilité et de sécurité énergétique». Nos analyses confirment qu'un système électrique basé sur plus de 90 % d'énergies renouvelables est faisable», attestent les experts de cette étude. Le bouquet énergétique de Desert Power 2050 se compose de 91 % d'énergies renouvelables et de 9% de gaz naturel. L'énergie éolienne y contribue à hauteur de 53 %, dont 48 % terrestre et 5 % offshore. L'énergie solaire y contribue, quant à elle, à hauteur de 25%, avec une concentration d'installations au sud de l'Europe et dans la région MENA. La part de l'énergie solaire thermique à concentration (CSP), soit 16%, est entièrement affectée à la région MENA et la part du photovoltaïque, soit 9%, est localisée aussi bien dans la région MENA qu'au sud de l'Europe. Les experts, qui ont mené cette étude, ont souligné «la nécessité d'une mise en œuvre d'un cadre réglementaire pour l'électricité issue des déserts». «La problématique des avantages offerts par le système doit être abordée par les Etats et les organes de réglementation. Les pouvoirs publics doivent fournir des structures appropriées et proposer des programmes d'incitation afin de permettre au marché de générer ces avantages économiques», soutiennent les rédacteurs de cette étude. DII mise sur le développement de marchés énergétiques intégrés et l'identification de technologies appropriées pour la production et le transport de l'électricité. Le consortium table sur le développement d'une stratégie globale à long terme, servant de cadre à la création de conditions réglementaires favorables, à la conduite d'études spécifiques à chaque pays et à la mise en place de projets de référence. Dii travaille actuellement sur des projets référence en Algérie (avec Sonelgaz), au Maroc et en Tunisie comprenant un volume total de 2,5 gigawatts, dont 1 000 MW en Algérie. Le type de technologie utilisé pour la moitié du volume de ce projet a déjà été défini : 150 MW de solaire à concentration et 100 MW de photovoltaïque et d'éolien. En 2014, les premiers mégawattheures seront produits à partir de ces centrales. Les volumes à l'étude au Maroc et en Tunisie sont respectivement de 500 mégawatts (MW) et 1000 MW. Les stratégies spécifiques à chacun de ces pays développés par Dii servent de base aux projets de référence.