Louisa Hanoune, porte-parole du Parti des travailleurs (PT), multiplie ses sorties à l'effet d'exiger, d'une part, le retrait du projet de loi relatif au secteur des hydrocarbures et, de l'autre, faire part de ses craintes des dangers des privatisations qui guettent les entreprises publiques. Hier encore, lors d'une conférence de presse tenue en son siège et dont l'essentiel de son intervention a été consacré à la question des privatisations, Mme Hanoune a interpellé solennellement le chef de l'Etat lui demandant d'user de ses prérogatives pour retirer le projet de loi sur les hydrocarbures. Un projet de loi dont l'adoption en Conseil des ministres est prévu pour demain et la présentation à l'APN en avril prochain. En somme, la porte-parole du PT attend un geste fort du président de la République à la veille du double anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures et la création de l'UGTA pour, a-t-elle dit, « baisser la tension sociale ». Car, a-t-elle argumenté, « tel qu'il est présenté, à travers l'article 22, le projet abroge la décision souveraine de l'Etat algérien de nationaliser les hydrocarbures, puisqu'il transfère la propriété de toute production vers des contractants dans le cadre des contrats de concessions dans tous les domaines du secteur (prospection, exploitation, transport et commercialisation) ». Pis, selon Hanoune, les conséquences sur le budget de l'Etat seront néfastes par la perte d'environ 75% de ses recettes, ce qui met à l'ordre du jour, son démantèlement. Aucune garantie aux travailleurs De plus, selon elle, à travers ce projet, il ne restera au profit de l'Etat que la fiscalité pétrolière et la taxe sur la production dont le montant ne dépasse pas les 25%. Dès lors, Hanoune demande à se donner un répit et ouvrir un débat national télévisé à propos de ce projet de loi avec le ministre de l'Energie en associant la classe politique et sociale. Sur cette même question des hydrocarbures, Mme Hanoune s'interroge sur le silence des anciens moudjahidine d'autant qu'ils ont, selon elle, participé à leur nationalisation. Elle a piqué une colère noire contre l'ENTV qui verse, selon elle, dans un débat à sens unique en cachant la vérité au peuple algérien sur la question de la privatisation des entreprises publiques. A ce propos, la première responsable du PT réitère sa demande au gouvernement d'abroger toutes les décisions de privatisation. Car, à ses yeux, le gouvernement ne peut offrir aucune garantie aux travailleurs après le « bradage » des entités économiques. Pour preuve, elle avance un chiffre de 483 entreprises qui sont programmées pour la fermeture. Dans la foulée, Louisa Hanoune signale tout aussi d'autres conséquences des privatisations sur les travailleurs. En somme pour Louisa Hanoune, « notre pays risque de s'enfoncer dans l'abîme ». Elle envisage de tenir un rassemblement le 24 février prochain à la salle Rouiched de Hussein Dey pour attirer une fois de plus l'attention de la classe politique et syndicale sur les conséquences des privatisations tous azimuts.