Fidèle à ses principes, la pasionaria algérienne a tenu à «évacuer» les diversions pour focaliser sur les véritables dangers qui guettent le pays. Avec son franc-parler coutumier, la porte-parole et secrétaire générale du PT (Parti des travailleurs), Louisa Hanoune, a fait le tour de toutes les questions qui font l'actualité présentement lors d'une conférence de presse animée hier au siège de son parti. Celle-ci fait suite à la réunion ordinaire de son secrétariat politique. Comme il fallait s'y attendre, des questions ont été posées à Louisa Hanoune concernant la nouvelle loi sur les rapatriés français, mais aussi les tensions apparues entre Alger et Rabat. S'agissant de la première question, Louisa Hanoune se voudra directe et précise. «C'est une loi qui concerne des harkis, de nationalité française», explique-t-elle. Il s'agit donc, pour elle, d'une «affaire strictement franco-française». Si pour le PT cette affaire représente presque une diversion visant à masquer les vrais problèmes et les débats qu'il faut absolument ouvrir, il n'en demeure pas moins que «c'est au gouvernement algérien d'assumer ses responsabilités». Pour ce qui est du Parlement français, à l'origine de l'adoption de cette loi si controversée, Louisa Hanoune se demandera simplement s'il représente véritablement le peuple hexagonal sachant qu'il avait adopté la Constitution européenne avec seulement 8 refus avant que ce même texte ne soit rejeté par voie référendaire. Pour ce qui est des nouvelles tensions apparues entre l'Algérie et le Maroc, Louisa Hanoune estime qu'«un pareil conflit ne peut profiter en aucune manière à ces deux peuples, voisins et frères». Estimant que «des forces étrangères sont en train de tirer les ficelles», elle ajoute que «curieusement, cette escalade est intervenue au lendemain de la découverte de pétrole dans la bande côtière appartenant au Sahara occidental». Le PT, au passage, rappelle sa position immuable en faveur de «l'autodétermination du peuple sahraoui». Louisa Hanoune, pour qui le complot contre certains pays et peuples ne fait aucun doute, se demande même «comment la crise de Kabylie a fait suite à ces tensions avec le Maroc alors que dans le même temps de graves accusations sont lancées indirectement contre notre pays à la suite de l'attentat commis en Mauritanie et attribué au Gspc». Dans sa déclaration faite à l'entame de cette conférence de presse qui aura duré près de deux heures, Louisa Hanoune a souligné que «le secrétariat politique du PT a de nouveau mis en garde contre les dangers des privatisations, mais aussi des nouvelles lois en train d'être adoptées et contredisent la Constitution à travers ses articles 17 et 29». Le PT, qui a assumé ses responsabilités historiques, et continuera toujours de le faire, «a tout tenté pour faire barrage à cette politique suicidaire». Il en est ainsi pour la pétition lancée au début de l'année en cours. Intitulée «Serment du 24 février», en visant à faire barrage aux privatisations ainsi qu'à la nouvelle loi sur les hydrocarbures, cette pétition, véritable tentative de référendum populaire, a déjà récolté 215.000 signatures. Le PT, indique-t-on ainsi, espère doubler au moins ce chiffre à l'occasion de son grand meeting qu'il projette de tenir en présence de Louisa Hanoune le 7 juillet prochain à la salle Ibn-Khaldoun. Sur le plan des activités internes du parti, le secrétariat politique a fait le point des décisions prises par le comité central visant à assurer au parti un meilleur et plus grand déploiement au niveau de tout le territoire national. Le PT, qui rejette fermement le poids de plus en plus grand que prennent les ONG dans les prises de décisions nationales et internationales sous la poussée de la Banque mondiale, exprime sa satisfaction pour la riche participation de Louisa Hanoune et Amar Takdjout aux travaux du Bureau international du travail, tenus durant ce mois à Genève.