Les Algériens se familiarisent petit à petit avec le nouveau système de la carte Chifa. Plus 700 000, sur 1,7 million d'assurés sociaux ayant obtenu leur carte magnétique, l'ont déjà utilisée. Un nombre jugé « important » par M. Touati, directeur de l'informatique à la Caisse nationale d'assurance sociale (CNAS), qui rappelle dans ce contexte que le projet a été entamé en 2007 et devrait être achevé, comme prévu, au cours du premier semestre 2010. Ce processus de modernisation du système de sécurité sociale, pour lequel 16 millions d'euros ont été mobilisés, n'a pas tardé à atteindre sa vitesse de croisière. Ainsi, comme l'indique M. Touati, l'opération de mise en service du nouveau système a été totalement achevée dans 31 wilayas et est bien avancée dans les 17 autres. « Actuellement, nous sommes à 3,4 millions d'utilisateurs potentiels », nous précise le directeur de l'informatique, faisant état de 6,1 millions factures électroniques reçues au niveau des centres de paiement de la CNAS. A Alger, où il y a une forte concentration d'assurés sociaux, l'opération est en cours depuis quelques mois. « Nous avons déjà distribué 15 000 cartes et l'opération progresse de semaine en semaine », assure M. Touati, qui estime qu'au rythme où vont les choses, la généralisation de la carte sera terminée bien avant la date butoir. La carte Chifa vise à faciliter la vie aux assurés sociaux et à leur épargner les tracasseries administratives et les longues files d'attente dans les agences de la sécurité sociale. Selon Mme Bougrine, directrice des prestations à la CNAS, cette carte englobera toutes les données relatives à l'assuré et sera d'une aide considérable aussi bien pour le médecin traitant que pour la clinique privée ou l'hôpital public, ainsi que pour le dentiste. Le pharmacien ne sera pas en reste puisque cette carte lui fournira tous les renseignements nécessaires sur l'assuré. Outre la maîtrise des dépenses de santé, la simplification et l'accélération des procédures de remboursement, cette carte se veut aussi un rempart contre les abus et les fraudes. La carte à puce est une carte électronique qui intègre un microprocesseur aux grandes capacités d'enregistrement et de stockage de données. L'accès aux données est ultrasécurisé. Son format se rapproche de celui de l'actuelle carte d'immatriculation, avec des fonctionnalités multiples. Avec près de 2 millions d'unités mises en service, l'Algérie est la pionnière de la carte à puce en Afrique et dans le monde arabe. Les retraités ont été les premiers à bénéficier de ce nouveau système moderne qui rend « automatique » le remboursement des frais médicaux et de soins par virement, soit au compte de l'assuré social, soit à celui du prestataire dans le cadre de la formule du tiers payant. Il suffit ainsi à l'assuré détenant une carte sociale ordinaire ou de tiers payant de présenter sa carte à puce à son médecin traitant, après consultation, pour être remboursé ou pour bénéficier de la gratuité des soins. L'autre chantier ouvert par la CNAS vise la mise en place du médecin traitant ou de famille conventionné avec la CNAS. L'opération a été entamée à Annaba, choisie comme wilaya pilote. D'après Mme Bougrine, « le travail s'effectue sans couac », affirmant que l'initiative sera bientôt étendue à d'autres wilayas. Cela permettra à la CNAS, indique-t-elle, d'établir une carte nationale de la santé.