Les vaccins contre la grippe A (H1N1) seront bientôt disponibles en Algérie, le premier quota de 20 millions de doses commandées, devant « normalement » arriver « dans deux ou trois jours », affirme le chargé de la communication du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. La frange des personnes qui en bénéficieront en priorité sont les pèlerins, mais à la condition toutefois qu'ils aient été vaccinés contre la grippe saisonnière au moins 21 jours avant l'inoculation du vaccin contre la grippe A (H1N1). Ainsi, en sus des quelques jours impartis au délai de contrôle du médicament par les autorités sanitaires, la campagne de vaccination contre ce virus ne pourra débuter que durant la dernière semaine du mois d'octobre. Ce qui n'est pas fait pour rassurer quant aux risques de contamination des premiers pèlerins partants, le début des départs étant programmé pour le 2 novembre. La raison en est la séroconversion, le délai entre la vaccination et l'aptitude du métabolisme à sécréter des anticorps en réaction au produit injecté. Cette période est de une à deux semaines. Ce qui implique donc que ces pèlerins, lorsqu'ils arriveront aux Lieux saints, ne seront aucunement protégés contre une contamination, et ce, durant plusieurs jours, jusqu'à l'effectivité du vaccin. Ils seront donc quelques centaines à être exposés au virus de la grippe A en dépit de toutes les précautions prises en prévision de cette saison de hadj. « Détail » dont a d'ailleurs omis de parler cheikh Barbara, directeur de l'Office national du hadj, durant son passage, hier, sur les ondes de la Chaîne I de la Radio nationale, dans l'émission « Mountada el oula ». Affirmant « veiller personnellement » au bon déroulement de ce pèlerinage, le directeur a assuré que toutes les mesures avaient été prises dans cette optique. Concernant la réunion des ministres arabes de la Santé au Caire le 22 juillet dernier, et à l'issue de laquelle une liste de recommandations avait été émise, M. Barbara a déclaré que « l'Algérie n'accepte pas qu'on lui dicte sa conduite. De plus, ils ont préconisé et non obligé ». Il estime donc qu'il n'y a pas lieu de céder à l'alarmisme. Pour ce faire, afin d'étayer les décisions de maintien du hadj et la non-restriction des pèlerins, le directeur a confié que « durant le Ramadhan, une délégation algérienne a été dépêchée sur les lieux afin de se rendre compte des risques éventuels encourus. Je puis vous assurer qu'ils n'ont rien vu de ce qui est dit ! ». Et d'ajouter : « Pour preuve la omra s'est déroulée dans les meilleures conditions et tous les pèlerins sont revenus au pays sains et saufs, sans aucun cas de contamination. » Pourtant, le 2 octobre dernier, un homme, résidant à Blida, avait été confirmé par les services de référence comme étant le 48e cas de contamination du virus de la grippe A. Et il revenait d'Arabie Saoudite, où il avait effectué la omra ! Ne soufflant mot sur ce cas, ou l'ignorant peut-être, M. Barbara exposera longuement les préparatifs et l'organisation que requiert un pèlerinage aux Lieux saints, « un grand désordre régissant actuellement cette activité, régulièrement entachée d'incidents et de dépassements ». La faute incombe, selon lui, aux agences de voyages et de touring qui prennent en charge les pèlerins. « Je suis jaloux lorsque je vois la bonne organisation dans d'autres pays. Ici, le marché est ouvert à tous, sans loi, sans réglementation, sans contrôle et aussi sans aucune sanction sévère », déplore-t-il. Et de poursuivre : « D''ailleurs, des poursuites judiciaires vont être lancées contre l'une de ces agences. » « Cela ne fait qu'une année que je suis à la tête de cet office, mais les choses vont être régularisées petit à petit », promet-il.