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Coupures d'électricité : 6 millions d'Algériens affectés
Publié dans El Watan le 10 - 08 - 2012


Le prix de l'électricité est trop bas
«L'augmentation du prix des tarifs de l'électricité est inévitable, mais l'Etat tarde à prendre la décision par peur de provoquer des troubles au sein de la population, explique un cadre de Sonelgaz qui a requis l'anonymat. En retardant cette décision, c'est l'avenir de l'entreprise qui est hypothéqué.» Plombé par une dette qui avait atteint 380 millions de dinars en 2010, l'entreprise continue de fonctionner grâce à l'aide financière que lui accorde l'Etat. Cette situation a poussé Noureddine Boutarfa, PDG de l'entreprise, à monter en première ligne pour demander aux pouvoirs publics une révision des tarifs de l'électricité d'autant qu'à l'horizon 2017, l'Algérie aura besoin d'investir 18 milliards d'euros pour doubler ses capacités actuelles de production, de transport et de distribution de l'électricité. M. Bouterfa considère à ce propos que la rationalisation de la consommation de l'électricité ne peut se concrétiser sans une augmentation des tarifs, surtout que ces derniers, qui n'ont pas bougé depuis 2005, doivent être revalorisés de 11% chaque année pour pouvoir financer les investissements liés à l'augmentation de la capacité de production. «Il n'y a pas de politique d'économie d'énergie sans politique des prix. Nous aurons un rendez-vous avec les augmentations», a-t-il averti.
«Cette solution permettra d'inciter à plus d'économie d'énergie. Et l'économie d'énergie est le meilleur gisement d'énergie», confirme Abdelmadjid Attar, ancien ministre des Ressources en eau. Pour autant, une augmentation des prix ne doit pas se faire au détriment de tous les consommateurs, selon l'économiste Abderrahmane Mebtoul. «Il faut créer une chambre de compensation pour redistribuer l'aide aux foyers qui en ont besoin pour payer cette énergie», estime l'économiste. Cette aide doit se faire en fonction des revenus, selon lui. Mais elle nécessite une mobilisation gouvernementale. «Il faut enquêter pour connaître les besoins réels de la population. Or, le gouvernement n'a pas de système d'information. Il ne régule rien et distribue des subventions à tout le monde», déplore Abderrahmane Mebtoul.
L'état a réduit ses investissements (vers Sonelgaz)
Compte tenu des prix réduits de l'électricité, Sonelgaz n'obtient les crédits nécessaires à son développement que grâce à l'Etat. «De gros investissements auraient dû être faits il y a dix ans, en matière d'accroissement des capacités de production en fonction d'une projection des besoins», regrette Abdelmadjid Attar, ancien ministre des Ressources en eau. «Il est difficile de rattraper 5 à 10 ans de retard dans ce domaine», ajoute-t-il. En rendant publics les besoins en financement de Sonelgaz pour les prochaines années, le PDG de Sonelgaz, Noureddine Boutarfa, prend à témoin les Algériens sur les besoins d'investissements auxquels son entreprise est tenue de faire face pour assurer un été sans délestage. Dans une déclaration faite à un média public, le PDG a estimé que son groupe aura besoin de 3000 milliards (mds) de dinars d'ici à 2020 (40,5 mds de dollars) pour mener à terme ses investissements. «D'ici à 2020, nous avons besoin de 3000 mds de dinars, soit 300 mds de dinars annuellement», a-t-il indiqué. C'est le prix à payer pour éviter l'embrasement de la contestation lors des coupures d'électricité.
La consommation d'électricité estivale bat des records
Pendant la saison estivale, la consommation électrique en Algérie augmente très fortement. Cette hausse est principalement due à l'utilisation des climatiseurs, selon la Commission de régulation de l'électricité et du gaz (CREG). Le taux de climatisation est passé de 13,8% en 2008 à 32% en 2010. La consommation augmente de manière spectaculaire en cas de fortes chaleurs. «A titre d'exemple, explique un cadre de la CREG, la consommation a diminué de 1600 MW entre le 10 et le 24 juillet 2012, après une baisse sensible des températures.»
Cette importante différence s'explique par trois facteurs, selon la CREG. D'abord, la «culture du confort» a changé et un lieu climatisé est synonyme de meilleure productivité. Ensuite, la plupart des appareils vendus sur le marché à bas prix sont inefficaces et consomment beaucoup. Enfin, le citoyen ne prend pas en compte l'augmentation de la consommation énergétique dans son utilisation du climatiseur. Dans ces conditions, les experts affirment qu'il est difficile de gérer une augmentation brutale de la demande en électricité. «Même dans les pays développés, une augmentation de 30% de la consommation provoque des délestages», affirme l'économiste Abderrahmane Mebtoul.
Sonelgaz est toujours en situation de monopole
En économie, l'absence de concurrence est considérée comme un frein au développement. Pourtant dès sa nomination, en 2004, à la tête de l'entreprise par Chakib Khelil, Noureddine Boutarfa a pour mission de restructurer l'entreprise pour la rendre plus attractive. Pour cela, il peut s'appuyer sur la loi de février 2002 relative à l'électricité et à la distribution du gaz, qui prévoit la fin du monopole réservé à Sonelgaz afin de mieux préparer l'Algérie à ses obligations internationales. Malgré cela, les investisseurs étrangers de l'énergie rechignent à investir dans un secteur qui demande énormément d'investissements et dont les dividendes ne peuvent être escomptés qu'à long terme. Le PDG de Sonelgaz doit aussi accepter des tarifs bloqués depuis 2005, par un pouvoir qui a peur d'une explosion sociale, alors qu'il milite depuis son arrivée pour une augmentation du prix de l'électricité, considérant que les ménages payent à peine 75% du coût du kilowattheure, et que pour les industriels, le prix du gaz représente le dixième de ce qu'il devrait être.
En réalité, cette ouverture, décidée et voulue par l'ancien ministre Chakib Khelil, va provoquer un tollé dans certains cercles du pouvoir qui voyaient en cette loi les prémices d'une privatisation de l'entreprise. Après le limogeage de Chakib Khelil, le président de la République décide de verrouiller le capital de Sonelgaz en dotant l'entreprise d'un nouveau statut qui ferme la voie définitivement à toute possibilité de privatisation, même partielle de l'entreprise.  Celle-ci est toujours en situation de monopole sur le marché de l'électricité. Mais certains ne considèrent pas cette situation comme handicapante. «Il y a 10 ans, on a cru qu'on pouvait développer le secteur de l'électricité à travers le partenariat avec des producteurs-investisseurs étrangers. On voit le résultat aujourd'hui», explique Abdelmajid Attar, ancien ministre des Ressources en eau.
Des vols, des destructions et des branchements sauvages
La direction de Gué de Constantine de la SDA aurait enregistré à elle seule, durant le premier semestre 2012, 14 vols d'équipements d'une valeur de 5 millions de dinars, et qui ont causé 8 heures de coupure pour chaque vol. Les différents opérateurs de l'électricité affirment tous que les travaux en sous-sol, réalisés par Seal notamment, dégradent régulièrement le réseau électrique souterrain. Sonelgaz enregistre chaque année 400 cas de dégradation de ses équipements. Ajoutez à cela la fraude à l'énergie qui pénalise l'entreprise. «A Bologhine, il y a une centaine de sites de bidonvilles répertoriés dans la localité qui échappent à tout contrôle, reconnaît un cadre de l'entreprise. Tous ces bidonvilles s'alimentent frauduleusement par des branchements sur les compteurs. Cette situation est la cause de nombreuses pannes auxquelles l'entreprise doit faire face. Ce qui est le plus révoltant, c'est la passivité des autorités face à ce problème. Lorsque nous demandons la présence des forces de l'ordre pour effectuer les travaux de réparation, elle nous est refusée sous prétexte que cela ne fait pas partie de leurs missions. En réalité, les autorités ne veulent pas intervenir de peur de devoir affronter la population de ces bidonvilles.»
Le réseau de transport de l'électricité est trop fragile
«La production électrique en Algérie est suffisante, affirme Aziz Ameyoud, directeur au sein de l'Opérateur système électrique. Mais le réseau de transport de l'électricité peut être affecté par une ligne qui se décroche, du fait d'une défaillance ou d'un phénomène naturel.»
Dans le sud du pays notamment, les lignes à haute tension ne sont pas suffisantes. Sonelgaz devrait par conséquent construire deux nouvelles centrales électriques, à Biskra et à El Oued. «Le problème sera éradiqué», affirme Aziz Ameyoud. Sauf que ces problèmes se multiplient dans le pays. A Constantine, 80 000 foyers ont été privés d'électricité dimanche dernier à cause d'une panne. A Alger, c'est une défaillance au niveau d'un poste d'alimentation de haute tension qui a plongé 2 millions d'habitants dans le noir. Le réseau semble craquer de toute part.
Les plans d'investissement ne sont pas appliqués
Le plan d'investissement 2012 n'a pas encore atteint la moitié de ses objectifs, selon le PDG de la Société de distribution de l'électricité et du gaz d'Alger (SDA). Abdelkader Boussourdi met en cause «la lourdeur administrative liée à l'obtention des autorisations de travaux de sous-sol et des assiettes foncières nécessaires pour la création de nouveaux postes électriques».
Des projets impossibles à réaliser
A défaut de régler les problèmes de délestage que subissent les Algériens, le PDG de Sonelgaz préfère élaborer de grands projets pour le long terme. Dernièrement, l'entreprise a annoncé des projets de développement pour les vingt prochaines années, pour un coût total de 74 milliards de dollars. Ces projets devraient permettre à Sonelgaz de produire, à l'horizon 2030, 40% de l'énergie consommée à partir de l'énergie solaire. «Noureddine Boutarfa est un PDG compétent et avisé, mais qui ne décide rien. En Algérie, un gestionnaire est là pour appliquer les décisions qui lui sont imposées par l'Etat, le plus souvent en dehors de toute logique économique. L'entreprise n'arrive même pas à se faire rembourser les créances qu'elle détient auprès des administrations et qui creusent son déficit depuis des années. En 2011, ce défit a atteint 55 milliards de dinars. C'est pour cela que je doute de la viabilité de ses projets», constate un ancien cadre de l'entreprise.


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