Flot de couleurs et de bulles sur Alger depuis hier. Sur l'esplanade Riadh El Feth, sous des chapiteaux blancs et sur au rythme de la zorna, la 2e édition du Festival international de la bande dessinée d'Alger (FIBDA) s'est ouverte hier avec le vernissage de l'exposition « 40 ans de bouzidisme » en hommage à Slim, dessinateur de presse et bédéiste. Slim, 64 ans, collabore actuellement avec le quotidien Algérie News. Il est auteur d'une quizaine d'albums ; le dernier en date, Walou à l'horizon, remonte à 2003. Le journaliste Omar Zellig a, à l'occasion, préparé un livre-témoignage sur le père de Bouzid et Zina, Slim, le gatt et moi, paru aux éditions Dalimen. « C'est un objet éditorial non identifié. C'est entre le portait et la confession. C'est un témoignage de ma génération. J'explique pourquoi il nous a aidé à vivre, à être à l'aise dans notre algérianité. Il nous a appris à voir la politique d'une manière différente, à contourner la censure », a-t-il précisé. Saïd Zanoun, 75 ans, auteur de la célèbre BD Bourourou, et Saïd Mellouah, décédé récemment, sont également honorés par des expositions-hommages. « Nous avons voulu structurer le festival en un seul lieu pour que les gens s'y retrouvent. Il y a une participation plus importante de jeune,s dont ceux, qui ont participé au concours. Les invités étrangers viennent d'endroits différents, Yémen, Pologne, Palestine, Etats-Unis, Belgique, etc. », nous a indiqué Rachid Alik, responsable de la communication du FIBDA. Le colloque « La femme à l'assaut de la BD », prévu pour samedi 17 octobre, est, selon lui, l'un des moments forts du festival. Il verra la présence de dessinatrices venues du Congo, du Canada, de Belgique et sera animé par l'Américaine Jan Eliot. Francis Groux, le fondateur du Festival d'Angoulême, l'un des plus importants en Europe, reviendra sur ses 35 ans d'expérience dans la gestion de cette manifestation de BD. Sa conférence est prévue aujourd'hui à 10h. Des ateliers sont également programmés à l'école des beaux-arts et sur le lieu du festival sur les films d'animation, sur l'urbanisme en BD et sur le Laabstore (magazine algérien sur les mangas et les jeux vidéo). Lazhari Labter a, à la faveur du FIBDA, publié, dans sa propre maison d'édition, Panorama de la bande dessinée algérienne 1969-2009, sans doute le livre le plus complet sur le neuvième art algérien. La BD se porte-t-elle bien ? Question à Zahia Yahi, directrice de cabinet au ministère de la Culture. « Elle se porte de mieux en mieux. Ce festival vient à point nommé et c'est une des occasions pour l'aider à se développer davantage. C'est un brassage formidable, un travail en commun, une ouverture sur l'autre. C'est un endroit magnifique d'enrichissement », nous a-t-elle répondu. Elle était accompagnée par Dalila Nadjem, commissaire du 2e FIBDA. A noter enfin que les lauréats du concours de la meilleure affiche, lancé l'année passée, sont dans l'ordre, Youcef Benali, Abdesslam Benarrioua, Zoubir Fares, Nabil Lakball, Khaled Abdelaziz et Nassereddine Ghezali. Le FIBDA restera ouvert jusqu'au 18 octobre courant.