Des mécontentements et des dénonciations ! Les examens professionnels pour la promotion aux grades de capitaine, sous-lieutenant et lieutenant de la Protection civile, organisés au début du mois de septembre dernier, donnent suite à de grave révélations. Un groupe de fonctionnaires de ce corps (des sous-lieutenants, des lieutenants et des sergents) sort de son mutisme et accuse des responsables de la Protection civile de « falsifier les résultats des examens ». « Ces examens professionnels sont, depuis 10 ans, falsifiés », écrit ce groupe dans une lettre adressée hier à toutes les institutions de la République et à la presse nationale. Les signataires de cette lettre, Salim Sahraoui, Karim Aboudi, Benzita Youcef (des sous-lieutenants) et Saïfi Amar, Chara Abdelkrim (des lieutenants) ainsi que Daoudi Salah, Chaouchi Abdallah, Hannachi Sadek, Nouna Djemaï et Mokadem Salah (des sergents), accusent le directeur chargé des fonctionnaires et de la promotion et son adjoint d'être à l'origine de cette situation. « Nous nous adressons aux protecteurs de la République et leur demandons d'intervenir pour mettre un terme aux dépassements et aux scandales qui caractérisent les examens au niveau de la Protection civile », lancent-ils. Les rédacteurs de la lettre qualifient la direction de la Protection civile « de royaume de la corruption, du népotisme et des intérêts personnels ». « En l'absence totale du directeur général de la Protection civile, Mustapha Lahbiri, le directeur chargé du personnel et son adjoint ont transformé cette direction en une propriété personnelle et en une source d'enrichissement illégal », accusent-ils, en appelant les autorités concernées à agir pour annuler les résultats des derniers examens. « Il faut arrêter ces examens de la honte », exigent-ils. Des noms « fictifs » ? Pour sa part, la direction de la Protection civile rejette toutes ces accusations. Contacté par nos soins, Mohamed Medjkane, chargé de la communication à la Protection civile, remet d'abord en cause l'identité des signataires de ce document. « Nous avons pu obtenir une copie de cette lettre. La première remarque que nous avons faite est que les signataires de cette lettre ont utilisé des noms fictifs. Nous avons fait une vérification et ces noms ne figurent pas dans les effectifs de la Protection civile », note-t-il. Selon lui, les derniers examens « ne souffrent d'aucune irrégularité ». « Les examens sont organisés suivant les clauses d'un cahier des charges établi par la direction générale de la Fonction publique. La Protection civile est tenue de respecter à la lettre le contenu du cahier des charges », explique-t-il. Les derniers examens, dit-il, n'ont pas dérogé à cette règle : « Les examens ont eu lieu au niveau de l'école de la Protection civile. Nous avons enregistré 658 candidatures pour le grade de sous-lieutenant ; 128 candidats ont réussi à l'examen écrit. Ils doivent passer avec succès le test oral pour prétendre accéder à l'un des 58 postes budgétaires dégagés. Pour le grade de lieutenant (38 postes), 501 candidatures ont été enregistrées ; 58 ont été admises au test écrit. Concernant le grade de capitaine (72 postes à pourvoir), il y a eu 548 candidats, dont 45 seulement ont réussi à l'examen écrit. » Selon M. Medjkane, l'organisation des examens est contrôlée par trois commissions (commission de préparation des sujets, celle de la surveillance et celle de la correction). « En tout, il y a eu 9 commissions », précise-t-il. La Protection civile ne communiquera pas, souligne-t-il, les résultats finaux des tests avant leur approbation par la direction générale de la Fonction publique. « Cette dernière examine à la fois les dossiers des candidats et leurs copies avant de donner son accord. Ensuite, nous procédons à la communication des résultats définitifs », indique-t-il