Pourtant, ce ne sont pas les programmes qui manquent en la matière, mais le nœud réside dans le manque de transparence à l'occasion des attributions. Des demandeurs de logements sociaux ont maintes fois dénoncé la complicité de ceux qui ont la charge d'établir les listes. Ils pointent du doigt particulièrement le travail des commissions de daïra chargées de la distribution des logements. C'est le cas, dans la commune d'Ath Mansour, à l'est du chef-lieu de wilaya. De nombreux villageois ont protesté contre la dernière attribution des 40 logements sociaux, rendue publique au début de la semaine dernière. Par exemple, sur la liste des bénéficiaires, pas l'ombre du nom de cette famille composée de 5 membres, logeant depuis 19 ans dans des conditions lamentables dans l'ancienne mosquée de la localité de Taourirth. Le père et la mère de cette famille, crie à l'injustice et la Hogra. Reçus à bureau à Bouira, ces derniers qualifient de «complot contre eux de la part des responsables concernés par cette distribution, à savoir l'APC et la daïra». Larmes aux yeux, la mère de cette famille, qui souffre de plusieurs maladies contractées à cause des mauvaises conditions dans lesquelles elle vit depuis des années dans cette vieille mosquée, se demande à qui faudrait-il s'adresser pour avoir droit à un abri ? «Nous dormons à tour de rôle à cause de la promiscuité et de l'étroitesse des lieux. Mon mari a déposé le dossier de logement en 2006, mais nous n'avons pas reçu de suite à ce jour. Nous occupons une pièce dans cette vieille mosquée abandonnée, sans la moindre commodité ; ni eau, ni électricité, ni sanitaires. Mes enfants sont malades, et les responsables sont au courant de ma situation, mais c'est toujours la sourde oreille de leur part», regrettent le père et la mère de cette famille, indiquant que «la plupart des bénéficiaires de ces 40 logements ne sont pas dans le besoin, comparativement à notre alarmante situation». A préciser que plusieurs cas similaires d'iniquité et de «Hogra» ont été relevés à l'APC d'Ath Mansour sur la liste de bénéficiaires de logements sociaux. C'est le cas de plusieurs familles habitant des gourbis dans des conditions intenables au village Ath Vouali, dans la même commune. Des villageois ont signé des pétitions adressées au premier responsable de la wilaya dans lesquelles ils soulignent que plusieurs bénéficiaires figurant sur la liste ne sont pas dans le besoin. Ils interpellent les autorités compétentes à ouvrir sans délais une enquête en vue d'élucider ces cas de flagrante injustice.