L'aéroport Soummam-Abane Ramdane de Béjaïa en était hier à son sixième jour de fermeture au trafic international et à la navette quotidienne sur la capitale. Soit à l'essentiel de son activité. Les engins de la Direction des travaux publics (DTP), département chargé de l'entretien des pistes, ne sont pas encore intervenus pour colmater les fissures apparues sur le tarmac et n'interviendront sûrement pas tant qu'il y a menace de précipitations dans l'air. Les techniciens de l'entreprise engagée par la DTP, lors de leur déplacement avant-hier sur les lieux, ont une nouvelle fois conclu qu'il était contre-indiqué d'effectuer les travaux avant que les prévisions météo n'annoncent l'éclaircie. Le décapage des portions de piste pourrait créer des bassins où stagneraient les eaux pluviales dont les infiltrations compliqueraient davantage la tâche, a-t-on en substance statué. La situation est donc bien partie pour durer, au moins des jours encore, au grand préjudice de la structure que l'on dit pourtant en pleine extension. La portion touchée par les fissures s'étend sur un linéaire de près de 500 m du tarmac, selon M. Kerrouche, directeur de l'Entreprise de gestion des services aéroportuaires (EGSA), et la profondeur des maillages atteint 30 cm. Une configuration qui peut s'avérer fatale, entre autres, aux trains d'atterrissage, avec les conséquences que l'on peut deviner sur la sécurité des décollages et des atterrissages. Ces anomalies sérieuses ont été signalées à la DTP depuis près de deux mois, selon notre interlocuteur, comme l'est périodiquement tout anomalie repérée par les inspections sur ce tracé datant de la création de l'aéroport en 1983. Ce que confirme la directrice des travaux publics au niveau de la wilaya et qui, à l'occasion, glisse un petit mot polémique sur les difficultés qu'éprouvent les équipes de la direction, premières concernées par l'entretien du site, à accéder aux pistes de l'aéroport pour les inspections. Mme Rahou informe à l'occasion avoir dès lors transmis la fiche technique au ministère de tutelle pour l'obtention des crédits nécessaires pour couvrir l'intervention. Des crédits que la tutelle s'est dit dans l'incapacité de débloquer dans un premier temps et qui ont fini par être dégagés au début du mois en cours, informe notre interlocutrice en soutenant que les travaux auraient été lancés immédiatement si les conditions météorologiques l'avaient permis. La décision extrême portant suspension de l'usage de 1000 m sur les 2400 m qui composent la piste de l'aéroport est intervenue, le 16 février dernier, suite aux inspections effectuées sur les lieux et surtout après accumulation des réclamations des pilotes. Un regard sur le programme des vols réguliers renseigne qu'une vingtaine de vols a été ainsi annulée depuis le 16 février dernier. L'aéroport assure des liaisons internationales sur Paris, Lyon et Marseille (France), en sus d'un vol quotidien en provenance et sur Alger. Les petits porteurs, couvrant notamment les lignes sur les sites pétroliers du sud du pays (5 vols par semaine), quant à eux, n'ont pas été perturbés, puisque pouvant se suffire des 1400 m de piste non concernés par la mesure de fermeture. Hier, quelques grappes de citoyens ont sollicité les guichets de la compagnie Air Algérie pour annuler des réservations, alors que les commerces activant dans l'enceinte restaient fermés et le tarmac désert.