Le retard enregistré dans le versement des salaires des hospitalo-universitaires (HU), qui n'on pas perçu le moindre centime depuis décembre 2011, date de leur nomination au CHU Saâdna Abdenour de Sétif, est l'autre goutte qui a fait déborder un vase, déjà plein. Ce problème se répercute négativement sur la prise en charge des malades, ainsi que sur la formation des étudiants et résidents en médecine. Se trouvant sans aucune ressource pour subvenir à leurs besoins, les HU, qui ne savent à quel saint se vouer, surtout en l'absence d'un directeur général titulaire, sont obligés d'arrêter toute activité à compter du 28 octobre 2012. Tout en assurant le service minimum. A cet effet, une pétition signée pour l'heure par plus de 50 nouveaux HU (sur 69) sera, nous dit-on, adressée au wali, interpellé une fois de plus. Partie prenante dans une telle action, le syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires (SNECHU) envisage, quant à lui, diverses actions (sit-in et arrêt de toutes les activités universitaires et hospitalières). La représentation des praticiens qui sont à bout, a dressé un inventaire concernant les problèmes qui perturbent le bon fonctionnement de l'établissement, empêtré dans d'incommensurables difficultés. Le retard considérable des salaires et des rappels, -les médecins hospitalo-universitaires installés en décembre 2011 n'ont, à ce jour, pas été rémunérés, est le premier grief. Les rappels datant de janvier 2008 et concernant diverses primes (rendement, renonciation à l'activité complémentaire, chefferie d'unité), n'ayant pas été perçues par les anciens, est l'autre casse-tête de la profession qui met sur le tapis les questions du logement: plus de la moitié des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires ne sont pas logés. Le directeur intérimaire du CHU qui «attribue des logements dans l'opacité la plus totale, sans passer par la commission du logement», est un des points soulevé par le SNECHU, qui ouvre le dossier de chefferie d'unités et de service par intérim: plusieurs unités demeurent encore vacantes alors que des HU remplissent les conditions nécessaires pour y être affectés. Ce n'est pas tout, le manque de moyens pédagogiques pour l'enseignement des résidents, externes et internes notamment en ce qui concerne les TP (laboratoires, microscopes, réactifs…) a était énuméré. Tout comme le sujet relatif à la formation continue. «Il existe un besoin urgent et non satisfait en formations continues (pédagogie, techniques de communication, recherche documentaire sur Internet, anglais, bio-statistiques…», précise la plateforme. Les échelons et grades qui n'ont pas été mis à jour au niveau de l'administration du CHU et de la faculté de médecine, n'ont pas été occultés par le syndicat, qui ne s'arrête pas là. «Les missions pour séminaires et formations effectués dans le pays ne sont pas pris en charge par l'université. De même que les indemnités des HU participant aux jurys de concours et d'examens nationaux», tonne le syndicat qui ne dispose pas de siège malgré plusieurs demandes. Les volets relatifs à la prime de performance des activités de santé, les mauvaises conditions d'exercice dans les différents services du CHU, notamment des urgences médico-chirurgicales (manque de médicaments, insécurité, absence de chambres de gardes… sont les autres griefs exposés par le SNECHU, qui remet sur le tapis l'absence d'un directeur général, ainsi que l'hygiène déplorable dans la majorité des services du CHU (pénuries de produits de désinfection, manque d'entretien des locaux et des équipements …), à l'origine, selon lui, des infections nosocomiales.