Au moment où le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière peine à trouver un directeur général pour le CHU Saâdna-Abdennour de Sétif, la souffrance des malades et la galère des médecins perdurent. en effet, les tentatives de la tutelle de trouver une solution aux problèmes du CHU qui agonise sont restées vaines. Plusieurs cadres et anciens dirigeants du secteur ont été invités au ministère. Selon des sources bien informées, le nouveau locataire du MSPRH a longuement discuté avec d'anciens responsables qui seraient pressentis à la tête de l'hôpital géré depuis plusieurs années par des cadres intérimaires. Comme un malheur n'arrive jamais seul, les médecins hospitalo-universitaires sont montés au créneau pour afficher leur mécontentement. Le retard considérable dans le payement des salaires et rappels dont les primes de rendement, renonciation à l'activité complémentaire et chefferie d'unité n'ont pas été perçues. Le sempiternel problème des logements de fonction refait surface. Selon la plateforme du syndicat dont une copie a été adressée à notre bureau, plus de la moitié des enseignants-chercheurs hospitalo-universitaires sont sans logement. Les syndicalistes accusent le directeur général par intérim d'avoir attribué des logements dans l'opacité la plus totale. Les spécialistes exerçant au niveau de l'hôpital de Sétif, qui ressemble à une grande salle de soins, évoquent aussi le problème lié à la vacance des postes de chefferie d'unités et de service. Au moment où des hospitalo-universitaires remplissent les conditions nécessaires, les responsables du CHU continuent de désigner des chefs par intérim. Par ailleurs, le manque de moyens pédagogiques pour l'enseignement des résidents, externes et internes, notamment en ce qui concerne les travaux pratiques (dont les laboratoires, microscopes, réactifs...), et l'absence de connexion internet depuis plusieurs mois ont été signalés dans la plateforme de revendications. Les médecins ont, pour la énième fois, rappelé les mauvaises conditions d'exercice dans les différents services du CHU, notamment des urgences médico-chirurgicales (manque de médicaments, insécurité, absence de chambres de garde ainsi que le manque d'hygiène dans la majorité des services du CHU) et les pénuries de produits de désinfection, manque d'entretien des locaux et des équipements à l'origine d'infections nosocomiales très fréquentes. “C'est avec regret et sous la contrainte que nous avons pris la décision, dans le cas où la situation perdurerait, d'arrêter toute activité faisant partie des tâches qui nous sont dévolues, à l'exception de celles entrant dans le cadre du service minimum, et ce, à compter du 28 octobre 2012", a-t-on lu dans la pétition du syndicat. F. S